samedi 30 juin 2012

Vers une ratification « rapide » du Pacte budgétaire par la France: François Hollande renie sa parole, les électeurs doivent être consultés, par ATTAC


Á l'issue du sommet européen des 28 et 29 juin, le président de la République vient d'annoncer qu'il va demander au Parlement une ratification « rapide » du Pacte budgétaire. Il renie ainsi l'une de ses principales promesses électorales, celle de renégocier ce traité. Les décisions du sommet européen ne comportent en effet aucune mesure de nature à stopper la plongée aujourd'hui engagée de la zone euro dans un gouffre économique, social et démocratique. La ratification du Pacte budgétaire et les politiques d'hyperaustérité qu'il commande vont au contraire accélérer cette plongée. Pour Attac, la seule manière d'éviter ce désastre est que les citoyens s'emparent du débat et exigent d'être consultés par un référendum.


Durant la campagne électorale, François Hollande avait affirmé de façon répétée que la France ne ratifierait pas le Pacte budgétaire sans l'avoir renégocié de façon substantielle. Il avait précisé lui-même les trois points clés de cette renégociation: la possibilité pour la Banque centrale européenne de financer directement les États, la mise en place d'euro-obligations pour que les pays de la zone euro puissent emprunter solidairement, et des mesures de relance de la croissance en Europe. Sur ces trois points, et malgré l'enthousiasme habituel, après chaque « sommet de la dernière chance », des éditorialistes et des marchés financiers devant « des mesures enfin courageuses et décisives », l'échec est total:

jeudi 28 juin 2012

La supercherie du "Pacte pour la croissance", par Thomas Coutrot, co-président d'ATTAC et Pierre Khalfa, co-président de la Fondation copernic



"Nos amis allemands ne peuvent pas poser deux verrous à la fois, un sur les eurobonds (obligations pour mutualiser les dettes publiques européennes) et un autre sur le refinancement direct des dettes par la BCE", avait déclaré François Hollande le lendemain de son élection au site Slate.fr. 
La fermeté du ton employé par le candidat socialiste durant la campagne électorale, et réitérée dès son élection, laissait entrevoir la possibilité d’un bras de fer entre le nouveau pouvoir français, auréolé de sa toute fraîche légitimité électorale et soutenu par les gouvernements conservateurs d’Europe du Sud, et un gouvernement conservateur allemand isolé. Une épreuve de force d’où serait sorti, après quelques épisodes de forte tension, un réel compromis, en particulier sur le rôle de la BCE. Cela n’aurait pas résolu les problèmes de fond de la construction européenne, mais permis sans doute de soulager de la pression des marchés financiers des pays qui, sinon, vont inexorablement sombrer dans l’abîme de la dépression.

Pourtant il aura suffi de quelques déclarations tonitruantes d’Angela Merkel et de son ministre de l’économie Wolfgang Schauble pour que les deux propositions iconoclastes disparaissent du "Pacte pour la croissance" que le même François Hollande propose au sommet européen du 28 juin. Il n’y aura pas de conflit, et donc pas de réel compromis, mais une capitulation en rase campagne comme le montrent les récentes déclaration de Jean-Marc Ayrault renvoyant les "eurobonds" à dans 10 ans.

De Rio à Paris : l’écologie en jachère ? par Jean-Jacques Boislaroussie, porte-parole des Alternatifs



A Rio, les dirigeants politiques et représentants des forces économiques ont a peine tenté de donner le change. Les exigences de la finance globale ont été satisfaites : aucun engagement sérieux dans le sens de la transition écologique, pas la moindre remise en cause de la "croissance" (capitaliste). En revanche, la dynamique de l’économie verte, nouveau front pionnier du capitalisme financiarisé, est prise en compte. A Paris, à une échelle certes plus dérisoire, la digestion du parti Vert par l’institutionnalisation s’achève.

Le chantier d’une écologie alternative au capitalisme est devant nous. A Rio, le sommet des peuples s’est prononcé contre une pseudo économie verte faisant de la nature le terrain d’une nouvelle mutation du capitalisme et “pour la garantie d’une série de droits humains et de la nature" , et appelé à une alternative à l’échelle de la planète.
Ici, comme ailleurs, le combat passe par la déconstruction d’une vision a-critique de la croissance : une croissance infinie dans un monde fini n’est ni possible ni souhaitable. Il passe aussi par la mise en cohérence d’un projet autogestionnaire, social, écologique. 

mercredi 27 juin 2012

Jeudi 28 juin 20h rassemblement de soutien à Sylvain Fresneau à Saint Nazaire devant le Palais de Justice



Le 21 juin, la Coordination des Opposants au projet d'aéroport appelait à un rassemblement à Notre-Dame-des Landes à l'occasion du démarrage de cinq enquêtes publiques dont celle sur la loi sur l'eau. La zone impactée par le projet est à 98 % en zone humide et AGO/Vinci tente de s'arranger avec la législation.



Pendant ce rassemblement, une manoeuvre du tracteur de Sylvain Fresneau, président de l'Association de Défense des Exploitants Concernés par l'Aéroport (ADECA) et opposant historique au projet d'aéroport, a déclenché des jets nourris de gaz lacrymogènes (voir lien vidéo au point 4) et Sylvain Fresneau a été mis en garde à vue pendant plus de 10 heures, son tracteur et sa remorque mis sous séquestre. Depuis sa garde à vue, Sylvain Fresneau n'a pas reçu la moindre convocation. Par contre son tracteur et sa remorque sont toujours sous séquestre "pour les besoins de l'enquête" qui semble-t-il n'est pas ouverte....


La Confédération Paysanne, l'ADECA et l'ACIPA exigent la restitution de son matériel à Sylvain Fresneau, privé de son outil de travail essentiel, indispensable à cette époque de l'année. Les Alternatifs 44 soutiennent cet appel et invitent à participer nombreux à ce rassemblement.

Prostitution : un premier pas dans la bonne direction, par la Commission féminisme des Alternatifs


Les Alternatifs se sont de tout temps prononcés contre la prostitution et ont réaffirmé leur position lors du débat sur la pénalisation du client à laquelle ils sont opposés si elle n’est pas accompagnée des mesures d’information et d’éducation nécessaires.

Même s’il est évident qu’une loi dans ce sens ne peut, par un coup de baguette magique, faire cesser la prostitution dans notre pays et encore moins dans le monde, il est important qu’une telle affirmation soit rendue publique par le gouvernement. Déclarer la prostitution illégale est un premier pas qui permet d’initier des actions fortes.

Les Alternatifs se félicitent de la déclaration de ministre des droits de femmes, N. Vallaud-Belkacem et apporteront leur soutien à des actions allant en ce sens.

lundi 25 juin 2012

Notre Dame des Landes ou comment l'éléphant blanc se prend les pieds dans le tapis - Un article de Rouge et Vert, le journal des Alternatifs



Tel le monstre du Lochness, le projet de Notre Dame des Landes (NDL) revient à la surface des grandes infrastructures telles qu'on savait les programmer sans hésitation dans les années Pompidou. Notre ancien président voulait adapter la ville à la voiture. Il s’agit là d’adapter le territoire à l’avion, considéré comme un des moteurs principaux de l’attractivité des territoires et de la croissance. Les récents développements du rouleau compresseur politico- administratif et de la résistance à ce projet, destructeur d’une terre nourricière de bocage et d’un aménagement équilibré du territoire, abordent une phase nouvelle avec l’arrivée au gouvernement du PS (allié à Europe Ecologie Les Verts).

Rappels historiques et techniques
Né dans les années 60 pour accueillir les supersoniques en partance pour les Amériques, le projet de construction d’un nouvel aéroport à Notre Dame des Landes a été mis en sommeil à la première augmentation du prix du pétrole, passé de 4 à 12 $ le baril au début des années 70, condamnant « notre » Concorde, 4 fois plus glouton que les appareils classiques.
Rebaptisé Aéroport du Grand Ouest (AGO), Notre Dame des Landes a été ressortie des cartons  en 2000 par le gouvernement de Lionel Jospin, appuyé en cela par les appareils dirigeant socialistes locaux, le patronat local et la Droite de François Fillon, sans oublier le PCF44. La complicité entre ces forces a permis de conduire administrativement toutes les étapes du processus de mise en œuvre du projet NDL/AGO, depuis le débat public de 2003 jusqu’aux études de sols et acquisitions foncières nécessaires, en passant par les enquêtes publiques dont celle qui a abouti, en 2008, à la déclaration d’utilité publique et le contrat de concession avec la multinationale  VINCI pour 55ans.

Paraguay : destitution de Fernando Lugo par l’oligarchie



La destitution du Président Fernando Lugo, « l’évêque des pauvres » au Paraguay le 22 juin, qui intervient trois ans après le Coup d’Etat au Honduras, nous rappelle que les vieux démons rôdent encore en Amérique latine et que les transitions démocratiques restent toujours fragiles. Les tentatives de déstabilisation au Venezuela en 2002, en Bolivie en 2008, en Equateur en 2010 l’ont démontré amplement. Les oligarchies ne renoncent jamais pour perpétuer leur domination et leurs privilèges. Le Paraguay en est une triste illustration avec 80 % des terres détenues par 2 % de propriétaires.


Elu en 2008, à la tête d’une large coalition avec le soutien de larges couches populaires, Fernando Lugo n’a jamais bénéficié d’une majorité dans les assemblées du pays ni été en mesure d’appliquer son programme et surtout d’engager une réforme agraire. Et l’oligarchie n’a eu de cesse de contester la légitimité du président élu et d’entraver tout processus de démocratisation dans le pays.

samedi 23 juin 2012

14.600 ? Ce n’est PAS le nombre d’adhérentEs aux Alternatifs...


…c’est le total en euros des dons reçus le 20 juin 2012 pour la souscription législatives des Alternatifs.


Il s’agit d"éponger, ou au moins de réduire fortement, le déficit de 54.000 Euros lié à notre présence aux législatives. Les premiers dons nous parviennent, leur montant est parfois important merci ! Chaque don, petit ou gros, sera utile. Comment aider ?


Adresse d’envoi : Les Alternatifs souscription 40, rue de Malte 75011 Paris


Chèques à l’ordre de l’Association de Financement des Alternatifs (les dons ouvrent droit à déduction fiscale 66% pour les heureuses/eux contribuables !)

vendredi 22 juin 2012

Notre Dame des Landes : les Alternatifs exigent l'arrêt de toute poursuite contre Sylvain Fresneau, président de l'ADECA

Libéré hier soir à l’issue d’une longue garde à vue à la gendarmerie de Châteaubriant, Sylvain Fresneau, paysan à Notre Dame des Landes et président de l'Association de Défense des Exploitants Concernés par l'Aéroport (ADECA,) est poursuivi pour «violences volontaires sur dépositaire de l’autorité publique avec arme» et son tracteur, considéré comme une arme, mis sous séquestre.

Les élus et militant-e-s des Alternatifs présents à la manifestation citoyenne qui a marqué l’installation des enquêtes d’utilité publique démentent formellement les allégations des responsables de la gendarmerie à l’encontre d’un des principaux animateurs de la résistance citoyenne à la construction d’un nouvel aéroport à Notre Dame des Landes.

Les Alternatifs exigent l’arrêt de toute poursuite contre Sylvain Fresneau et la restitution immédiate de ses outils agricoles. Les Alternatifs appellent également les autorités politiques issues des élections présidentielles et législatives à ne plus couvrir les provocations des responsables de la gendarmerie à l’encontre des syndicalistes paysans opposés à la destruction de leurs terres.

jeudi 21 juin 2012

Notre Dame des landes : installation par la force de l’enquête relative à la loi sur l’eau. Pour les Alternatifs, une entrave manifeste au processus démocratique relatif aux enquêtes publiques.



Comme d'habitude, un grand déploiement de forces de la gendarmerie était présent ce jeudi matin pour installer la commission d'enquête relative à la loi sur l'eau. Comme les tracteurs et les banderoles, et près de 200 manifestant-e-s étaient déjà sur placedès trois heures du matin rendant les accès difficiles aux autorités, sans hésitation, les forces « de l’ordre » se sont résolues à casser le carreau puis carrément la porte  d'entrée de la mairie de Notre Dame des Landes.


Aux ordres du Premier ministre, le Directeur de Cabinet du Préfet de Région était sur le terrain pour imposer ce démarrage de l'enquête coûte que coûte. Ce qui, formellement, a été fait, sans que la moindre réponse ne soit apportée à la demande conjointe de report de l’ACIPA et du CéDéPa. Conséquences, le conseils municipaux doivent donner leur avis dans les 15 jours qui suivent la clôture de l'enquête, c'est-à-dire entre le 20 juillet et le 5 Août, en pleine période de vacances , quand le quorum sera quasi-impossible à atteindre. Nous sommes donc en présence d'une entrave manifeste au processus démocratique relatif aux enquêtes publiques. Ce n’est sans doute pas grave pour les promoteurs du projet et le nouveau gouvernement Ayrault puisque l'absence de réponse vaut …. approbation. Cette absence de débat arrange bien les promoteurs du projet qui suivent à la lettre l'adage relatif aux problèmes gênants : "y penser toujours mais n'en parler jamais".


A l’évidence, le changement en matière de démocratie, ce n’est pas encore maintenant, tellement Il est vrai que la répression et la discussion restent au même niveau sous le gouvernement Ayrault que sous celui de Fillon. Si rien ne change encore, l'impatience, c'est déjà maintenant. Et, plus que jamais, la priorité commune est la réussite du rassemblent des 7 au 11 juillet prochain contre les grands projets inutiles imposés aux citoyen-ne-s.

mercredi 20 juin 2012

Pour une nouvelle politique à l'égard des immigré-e-s : 26 organisations - dont les Alternatifs - écrivent à François Hollande


Monsieur le Président de la République

La majorité qui vient de sortir des urnes va devoir très vite, en matière de politique migratoire, prendre d’importantes décisions. Il ne serait, en effet, guère concevable que nous continuions à vivre plus longtemps avec l’arsenal législatif et réglementaire, discriminatoire dans sa conception, tout-répressif dans ses modalités, en partie hérité de l’ère Sarkozy.

Le maintien de la politique migratoire sous la coupe du Ministère de l’intérieur, fustigé en son temps par le Parti socialiste, nous paraît un très mauvais signe : Alors que tous les citoyens français voient, dans leurs rapports avec l’administration, leurs affaires gérées par autant de ministères « compétents » que leur existence comporte de facettes, les immigrés continuent à se voir, eux, parqués dans un ghetto administratif unique, sous haute surveillance. Cette discrimination doit cesser, même si ce changement ne suffit évidemment pas à garantir à lui seul aux étrangers une meilleure politique.

Non au "pacte budgétaire", pas d'Europe sans citoyen-ne-s ! Lettre ouverte pétition à François Hollande


La crise européenne est arrivée à un point crucial. Aveugles volontaires, nos dirigeants s’obstinent dans des politiques brutales d’austérité alors que la crise provient des dérives de la finance. Le "Pacte budgétaire" a été élaboré par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy pour corseter définitivement les politiques économiques. François Hollande se prépare à le faire ratifier par le Parlement nouvellement élu s’il parvient à faire adopter tout ou partie du "Pacte pour la croissance" qu’il propose aux autres dirigeants européens. Mais seul un débat démocratique avec une large participation populaire peut légitimement trancher sur des enjeux aussi essentiels. A l’initiative d’Attac et de la Fondation Copernic, des responsables associatifs, syndicaux et politiques et des chercheurs lancent une lettre ouverte à François Hollande : "Non au Pacte budgétaire, pas d’Europe sans citoyens !", demandant l’organisation d’un débat tranché par un référendum. Merci de la signer et de la faire circuler largement autour de vous !



http://www.france.attac.org/lettre-ouverte-francois-hollande-pour-un-referendum-sur-le-pacte-budgetaire

Monsieur le Président de la République,

lundi 18 juin 2012

C’est maintenant que tout commence !


Avec 6 élu-e-s sur 7, plus une parité parfaite pour les six élu-e-s PS, la gauche sort largement vainqueur du second tour des législatives en Loire Atlantique. La nette défaite de la droite confirme le rejet des quatre années de Sarkozy et l’espoir d’une véritable rupture avec les politiques d’austérité. La défaite de Philippe Boennec, qui n’avait pas hésité à clamer « ses » valeurs communes avec le FN, est particulièrement réjouissante pour tous les antifascistes.


Du fait d’une l’abstention record, aucun des sept élu-e-s du 17 juin n’a atteint la barre des 35% des inscrits. Ce n’est pas la moindre des fragilités de la nouvelle majorité.


Facilement réélu dans le cadre de l’accord entre le PS et Europe Ecologie-Les Verts, François de Rugy pourra compter sur un groupe parlementaire autonome. Permettra-t-il une réelle prise en compte des urgences écologiques et du refus d'un nouvel aéroport à Notre Dame des Landes ?

Et maintenant ? Résistance ! par Raoul-Marc Jennar


La social-démocratie dispose, en France, d’un chèque en blanc pour gouverner, pour imposer ses choix. Des choix qui ne rejettent pas l’austérité, c’est-à-dire faire payer par le salariat les appétits insatiables des bénéficiaires d’un système où la recherche du profit à n’importe quel prix tient lieu de règle unique. Sur l’essentiel, c’est-à-dire les politiques européennes qui conditionnent de manière décisive nos vies au quotidien, nous avons entendu le Président de la République s’engager à ce qu’il n’y ait aucun référendum sur les enjeux européens. Nous avons observé que sa « renégociation » du pacte budgétaire (« le traité sur le stabilité, la coordination et la gouvernance dans l’Union économique et monétaire ») ne s’apparente qu’à l’addition de mesures de croissance à un traité européen une fois de plus générateur de recul démocratique, de régression sociale et d’impuissance face aux défis écologiques. Nous venons de l’entendre tenir au peuple grec, avec la même arrogance que Merkel, le discours de l’austérité le plus néolibéral.


Les dérégulations réclamées par le monde des affaires et de la finance et mises en œuvre depuis une trentaine d’années autant – sinon davantage – par la social-démocratie que par la droite ont rendu possible une crise financière et économique d’une ampleur sans précédent et confirmé le caractère irrémédiablement nocif pour les humains et la planète d’un système capitaliste qui n’accepte comme variable d’ajustement à ses dérapages que les politiques salariales et sociales.

vendredi 15 juin 2012

Quel programme d’urgence face à la crise ? par Damien Millet et Eric Toussaint (CADTM)



En accord avec les exigences du FMI, les gouvernements des pays européens ont fait le choix d’imposer à leurs peuples des politiques de stricte austérité, avec des coupes claires dans les dépenses publiques : licenciements dans la fonction publique, gel voire baisse des salaires des fonctionnaires, réduction de l’accès à certains services publics vitaux et de la protection sociale, recul de l’âge de l’accès à la retraite… Le coût des prestations des services publics augmente (transports, eau, santé, éducation…). Le recours à des hausses d’impôts indirects particulièrement injustes, notamment la TVA, s’accroît. Les entreprises publiques du secteur concurrentiel sont massivement privatisées. Les politiques de rigueur mises en place sont poussées à un niveau jamais vu depuis la Seconde Guerre mondiale. Les effets de la crise sont ainsi décuplés par des prétendus remèdes, qui visent surtout à protéger les intérêts des détenteurs de capitaux. L’austérité aggrave nettement le ralentissement économique et a déclenché l’effet boule de neige : vu la faible croissance, quand elle existe, la dette publique croît de manière mécanique. Comme l’écrit Jean-Marie Harribey, le triptyque Austérité salariale + Austérité monétaire + Austérité budgétaire donne leur formule du triple A.


Mais les peuples supportent de moins en moins l’injustice de ces réformes marquées par une régression sociale de grande ampleur. En termes relatifs, ce sont les salariés, les chômeurs et les foyers les plus modestes qui sont mis le plus à contribution pour que les États continuent d’engraisser les créanciers. Et parmi les populations les plus touchées, les femmes occupent le premier rang, car l’organisation actuelle de l’économie et de la société patriarcale fait peser sur elles les effets désastreux de la précarité, du travail partiel et sous-payé. Directement concernées par les dégradations des services publics sociaux, elles paient le prix fort. La lutte pour imposer une autre logique est indissociable de la lutte pour le respect absolu des droits des femmes. Esquissons les grandes lignes de ce que nous voulons pour cette autre logique.

Conférence des Nations unies à Rio : Droits des peuples ou droits de propriété sur la nature ? par ATTAC



Alors que les négociations officielles s’enlisent, s’ouvre ce vendredi 15 juin le Sommet des peuples pour la justice sociale et écologique, contre la marchandisation de la vie et pour la défense des biens communs, qui va rassemble pendant une semaine plusieurs milliers de personnes à Rio..


Les Nations unies devraient être le lieu politique international où sont établis les droits, droits des personnes, droits sociaux et politiques, droits environnementaux et, selon certains, droits de la Terre. Elles devraient être une institution qui se donne les moyens de faire respecter ces droits, en dégageant les financements publics pour assurer la transition nécessaire de nos sociétés, et en instaurant un tribunal international pour juger les crimes écologiques contre l’humanité.


Or la Conférence des Nations unies, qui aura lieu du 20 au 22 juin à Rio, semble programmée pour ne pas répondre à ces défis. Contrairement à celle de 1992, les négociations se fondent sur le refus de tout accord multilatéral contraignant. Geneviève Azam, membre du Conseil scientifique d’Attac, l’affirme : « vingt ans de néolibéralisme sont passés par là. La crise économique et financière montre l’absurdité de la croyance en un monde régulé par les marchés et appelle un nouvel engagement des États : à l’inverse, à Rio, la crise écologique va-t-elle permettre le recyclage des recettes qui ont conduit à une crise de civilisation ? ». La conservation des richesses naturelles et la réparation des écosystèmes passeraient par l’extension des droits de propriété privée sur la nature et sur les services écosystémiques, par la déréglementation et le libre-échange de ces services, par le développement d’une finance verte. Tel est le sens donné à l’économie verte.

jeudi 14 juin 2012

Relaxe d'un policier à Nantes : adresse au nouveau Président de la République



En novembre 2007, un policier cagoulé et casqué, en armure, protégé derrière une grille, expérimentait sa nouvelle arme, un "Lanceur de Balles", en ajustant son tir dans l’œil d’un lycéen dans une manifestation. Le 3 avril 2012, la Justice prononçait la relaxe de ce policier, tireur récidiviste, au tribunal de Nantes. Est-il possible que nous vivions dans un pays où l’on peut mutiler un jeune homme pour le seul fait d’avoir manifesté pacifiquement ? Est-il possible que nous vivions dans un pays où la justice refuse de remettre en cause l’utilisation d’armes contre nos enfants et relaxe le policier tireur ? Est-il possible que la société civile soit laissée dans l’ignorance de ce déni de justice ? Qui se lèvera pour exiger une justice qui protège vraiment la jeunesse dans l’exercice de ses droits fondamentaux ?


Vous poserez un acte fort, M. le Président, en prenant fermement position dans cette affaire, symbole des attaques qui s’exercent aujourd’hui sur l’ensemble de nos droits :
1- en réaffirmant le droit constitutionnel d’expression et de manifestation sans avoir à craindre d’être brutalisé, voire mutilé par les forces de l’ordre.
2- en signifiant à la police et à la justice que l’impunité ne peut plus être de mise.
3- en interdisant immédiatement l’usage de cette arme extrêmement dangereuse.
4- en privant ce policier de son port d’arme.

L'enfer du "ni-ni", par Denis Sieffert, Politis




Sans vouloir être désobligeant, ni viser quelque candidat que ce soit (il en est de talentueux et de méritants), on a un peu l’impression qu’avec l’onction de la rue de Solferino même un âne aurait eu de bonnes chances d’entrer à l’Assemblée nationale en ce mois de juin. C’est sans doute ce qu’on appelle la logique institutionnelle. Nos concitoyens ont porté François Hollande à l’Élysée ; ils ont naturellement à coeur aujourd’hui de lui donner les moyens de gouverner. Ils ont même poussé la gentille attention jusqu’à lui épargner la contrariété qui aurait pu naître du voisinage d’alliés indociles.


Exit, donc, Jean-Luc Mélenchon et autres députés communistes sortants sortis. C’est ainsi depuis 2002 et la « géniale » inversion du calendrier électoral par Lionel Jospin : les législatives sont perçues comme un simple tour d’honneur qui suit la présidentielle. Une élection de confirmation. Il y a quelque chose de si machinal dans ce processus que beaucoup ont jugé superflu de se rendre dans un bureau de vote. C’est évidemment cette logique qui a broyé le Front de gauche. Elle n’a pas été plus clémente avec Europe Écologie-Les Verts. Il est d’ailleurs remarquable de constater qu’à partir de deux stratégies opposées, l’une de confrontation avec le Parti socialiste, l’autre d’alliance, le résultat est à peu près le même, et guère flamboyant.


Dans ce contexte, la « bataille des gauches » n’a pas fait un pli. La bipolarisation de notre vie politique est en marche. Et seule une forte dose de proportionnelle pourrait freiner ce mouvement.

mercredi 13 juin 2012

Le collectif nantais Romeurope interpelle le préfet


Le 27 mars 2012, le candidat François Hollande écrivait au Collectif National Droits de l’Homme Romeurope qui l’interpellait sur la situation faite aux Roms migrants en France, « En ce qui concerne la situation des Roms aujourd’hui sur notre territoire, ma préoccupation est aussi la vôtre …Je souhaite que, lorsqu’un campement insalubre est démantelé, des solutions alternatives soient proposées. On ne peut pas accepter que des familles soient chassées d’un endroit sans solution. Cela les conduit à s’installer ailleurs, dans des conditions qui ne sont pas meilleures. Tant qu’il y aura des populations exclues et discriminées vivant dans les conditions indignes que nous connaissons encore en France, une politique publique d’accompagnement vers le droit commun dans tous les domaines (social, scolaire, logement, santé, travail) est nécessaire. Elle comporte la sensibilisation et la formation des acteurs-dont les élus locaux-la médiation entre ces personnes et les institutions pour que changent les représentations et les pratiques. » Depuis l’élection présidentielle, 7 terrains (1 à Saint-Herblain, 3 à Orvault, 1 à Nantes, 1 à Ligné, et 1 à Bouguenais) ont été démantelés dont 6 sur le territoire de l’agglomération nantaise, sans qu’aucune solution alternative soit proposée, ni même étudiée.

mardi 12 juin 2012

Philippe Boennec, président départemental de l’UMP, choisit d’entrer dans la nasse du Front National !



« Le FN est un parti républicain. Et je suis beaucoup plus proche des électeurs du FN que du PS. Je suis contre le droit de vote aux étrangers et le mariage homosexuel, favorable à la proportionnelle et pour durcir la politique d’immigration ». Dépassé au premier tour par la socialiste Monique Rabin sur la 9ème circonscription de Loire Atlantique, le président de l’UMP 44, Philippe Boennec, maire de Pornic et député sortant n’hésite plus à revendiquer de « vraies valeurs communes avec le FN » : « je suis d’accord avec eux sur la maîtrise de l’immigration, les peines planchers et d’autres sujets. Je ne cache pas mes opinions ».


Pour tenter de sauver son siège de député, M. Boennec affirme sa proximité avec les pires ennemis de la démocratie et des droits humains. En affichant ainsi son voisinage idéologique avec le Front National et en décernant même un brevet de républicanisme au parti des Le Pen, le maire de Pornic, président de l’UMP 44 et secrétaire national de ce même parti, choisit d’entrer dans la nasse frontiste. Il n’en sortira plus.


Après les aveux du candidat Boennec - désormais soutenu par l’UMP et le FN - et parce que les « valeurs » du Front National sont totalement et intégralement incompatibles avec celles de la démocratie, des droits humains et de la République, Les Alternatifs 44 appellent à refuser et à s’opposer à cette effarante radicalisation de l’UMP en votant massivement pour Monique Rabin dimanche prochain 17 juin.

Législatives : premier bilan, par Jean-Jacques Boislaroussie, porte-parole des Alternatifs



L'abstention massive au premier tour des législatives ne constitue pas une surprise. Elle témoigne du poids de l'hyper-présidentialisation à la française, à l'opposé d'une démocratie active. Le PS semble en très bonne position pour constituer une majorité parlementaire, la défaite de Sarkozy se prolonge par le désaveu de la droite. Le vote d’extrême droite reste à un niveau élevé, la pression du Front national sur l'UMP se prolongera : le but du parti de Marine Le Pen est bien une restructuration d'ensemble du champ politique en vue de faire émerger une nouvelle droite radicale, candidate au pouvoir.


Le bilan est négatif pour les gauches antilibérales et alternatives. Les scores des candidatures hors Front de Gauche, dont celles que nous avions présentées, souvent en commun avec la Gauche Anticapitaliste, sont en règle générale marginaux. Le Front de Gauche, si il progresse par rapport au score du PCF en 2007, est en net recul après le succès de la campagne Mélenchon. Il retrouve le socle électoral des élections européennes et régionales. Les sortants PCF ont amélioré en pourcentage les résultats de Jean-Luc Melenchon, mais sont souvent dépassés par les candidatEs du PS, notamment dans ce qui restait de la "ceinture rouge" de la banlieue parisienne.

Législatives : Triomphe du bipartisme et de l’abstention, par Michel Soudais (Politis)



Le bipartisme triomphe dans une marée d’abstention. Le présidentialisme et l’inversion du calendrier ont tué les législatives et la politique. Le PS et, dans une moindre mesure, l’UMP sont les seuls gagnants du scrutin de dimanche.


Le Parti socialiste et l’UMP sont bien les seuls à pouvoir se réjouir des résultats du 1er tour des élections législatives. Le parti de François Hollande parce qu’il arrive en tête du scrutin et semble en passe d’obtenir avec ses alliés (PRG, MRC et divers gauche) la majorité absolue en sièges (289). Le parti de Jean-François Copé et François Fillon parce qu’il talonne de 2 points le PS et devrait « limiter la casse » en maintenant une forte représentation de la droite dans la future assemblée (entre 210 et 263 sièges avec ses alliés Nouveau centre, Parti radical, divers droite, plus que jamais satellisés). Le bipartisme s’impose. La contrepartie, sinon la cause, de cette évolution politique est un nouveau record d’abstention : 42,77 % des électeurs ont boudé un scrutin présenté par le gouvernement, le Parti socialiste et les mass medias comme un simple vote de confirmation. Et donc dénué de véritable enjeu. A chaque élection législative organisée dans la foulée de la présidentielle, le désengagement des électeurs s’accroît : de 34,3 % en 1988, l’abstention est passée à 35,6 % en 2002, 39,6 % en 2007.

lundi 11 juin 2012

Législatives en Loire Atlantique : l’appel des Alternatifs pour le second tour

Malgré une très forte abstention, près 4 électeurs sur 10 se sont abstenus, le premier tour des législatives en Loire Atlantique a confirmé et amplifié le rejet de la droite au profit des candidat-e-s présentés et soutenus par le PS. L’élection dès ce premier tour de Jean-Marc Ayrault, Dominique Raimbourg et Odile Bouillé traduisent cette mobilisation.

Dimanche prochain, les Alternatifs 44 appellent à conforter cette dynamique en votant sans réserve pour les candidats PS et Europe Ecologie Les Verts en lice contre les candidats de droite :
- François de Rugy, dans la 1ère circonscription,
- Marie-Françoise Clergeau, dans la seconde,
- Michel Ménard dans la cinquième,
- Yves Daniel, dans la sixième
- Hélène Challier, dans la 7ème,
- Monique Rabin dans la 9ème,
- Sophie Errante dans la 10 ème.


La pression de l'Union Européenne et des marchés financiers va maintenant s'exercer avec force pour amener le futur gouvernement PS à assumer une politique d'austérité aggravée par le Pacte budgétaire. Pour les dominants poursuivre cette politique est d’autant plus important que les résistances populaires s'affirment en Europe, y compris sur le terrain électoral comme en Grèce avec Syriza.
Les mobilisations sociales, citoyennes, écologiques sont donc vitales pour un vrai changement, maintenant. Les Alternatifs seront activement partie prenante de ces mobilisations.
Ils poursuivront une démarche visant à rassembler toute la gauche de transformation sociale et écologique et à constituer, au sein du front commun de cette gauche, une force anticapitaliste rouge et verte.

Après le 1er tour des législatives, déclaration de la Gauche alternative


Le premier tour des élections législatives est marqué par une abstention massive dans le droit fil de l'instauration du quinquennat et de l'inversion du calendrier plaçant les élections législatives à la suite de la présidentielle, ce qui renforce le caractère antidémocratique de la V° République. Le PS semble en très bonne position pour constituer une majorité parlementaire et la défaite de Sarkozy se prolonge par le désaveu de la droite. Le vote d'extrême droite reste à un niveau élevé et la pression du Front national va s'exercer sur l'UMP dans bon nombre de circonscriptions.



Au second tour, la gauche alternative appelle a voter partout contre les partis de droite et le FN, et à assurer, chaque fois que possible l'élection de députés à gauche du PS, en particulier des candidatEs du Front de Gauche.



Les premières mesures plutôt positives du gouvernement Ayrault restent très limitées. Plutôt qu'une simple alternance nous voulons une vraie alternative sociale et écologique.

samedi 9 juin 2012

Khimki : les Alternatifs condamnent les violences insensées contre les militants écologistes et exigent la remise en liberté immédiate d’Evguenia Tchirikova et de ses camarades

Avec le début du printemps, les travaux de destruction de la forêt de Khimki, dans la banlieue de Moscou, ont repris le 1er juin dernier. Au mépris des engagements pris par les plus hautes autorités du pays, dont le Président Medvedev, la trouée dans la forêt va bien au-delà des 100 mètres indiqués pour atteindre jusqu’à 300 mètres.

Dès qu’ils ont constaté ces dégâts irréversibles, les défenseurs de la forêt se sont mobilisés et se sont regroupés pour faire obstacle aux engins déployés par les groupes Vinci et Rotenberg. Alors qu’ils faisaient appel aux forces de police pour faire respecter les engagements pris, plusieurs militants écologistes ont été violemment agressés par les hommes de main de ces deux multinationales. Semyon Kolobayev a eu la mâchoire fracturée, Evgeny Vlasenko un doigt cassé et Ivan Kuzmin une grave blessure aux cervicales.


Alors qu’ils protestaient contre ces violences insensées, six militants dont notre amie et camarade Evguenia Tchirokova, ont été arrêtés par la police le 6 juin dernier et emprisonnés tandis que le camp de la résistance était envahi et dévasté.

vendredi 8 juin 2012

Doux : dure est la chute pour les salariés et pour les paysans, victimes de la gestion et de la stratégie hasardeuses d'un patron omnipotent, et du laxisme des pouvoirs publics.


3500 emplois salariés menacés, au total près de 10 000 emplois directement ou indirectement concerné. les fournisseurs et 800 producteurs sans garanties quant à leur avenir ! La mise en règlement judiciaire du groupe Doux a des allures de séisme en Bretagne. Les difficultés de trésorerie qui ont provoqué cette déclaration proviennent de deux choix stratégiques totalement erronés :


- Premier choix : l'achat en 1998 du Brésilien Frangosul, très gros producteur de poulets mais actuellement en redressement judiciaire et repris, sauf ses dettes, par le géant de l'agro-export brésilien, JBS Friboi. Cet achat était destiné à conserver le poids de Doux dans le poulet standard fortement exporté au Moyen Orient, mais désormais surtout par le Brésil.

- Second choix, lié au premier : production et exportation, y compris avec de l'aliment du bétail en grande partie importé (soja), d'une production standard, de qualité médiocre, le tout avec le concours des pouvoirs publics, notamment grâce à un important financement européen. La pression sur les prix de la grande distribution n'est pas non plus pour rien dans cette situation.

jeudi 7 juin 2012

"Ce pour quoi nous nous battons avec les électeurs et les militants de Syriza, ce n’est pas la disparition de l’Europe mais sa refondation" - Appel unitaire


Dans l’enchaînement d’événements qui ont jeté la Grèce au fond du gouffre, chacun sait que les responsabilités des partis au pouvoir depuis 1974 sont écrasantes. Ils n’ont pas seulement bénéficié de la corruption et des privilèges, ils en ont fait bénéficier largement les fournisseurs et les créanciers de la Grèce.


On pourrait s’étonner, dans ces conditions, que les dirigeants européens et le FMI, transformés en parangons de vertu et de rigueur, s’emploient à ramener au pouvoir ces mêmes partis faillis et déconsidérés, dénonçant le «péril rouge» incarné par Syriza et promettant de couper les vivres si les nouvelles élections du 17 juin confirment le rejet du «Mémorandum». Cette ingérence n’est pas seulement contradictoire avec les règles démocratiques, ses conséquences sont dramatiques pour notre avenir commun.


Il y aurait là une raison suffisante pour que nous refusions de laisser faire. Mais il y a plus grave. Depuis deux ans, les dirigeants de l’Union européenne travaillent à déposséder le peuple grec de sa souveraineté. Sous prétexte d’assainir les finances publiques et de moderniser l’économie, ils imposent une austérité qui étouffe l’activité, réduit la majorité de la population à la misère, démantèle le droit du travail. Ce programme de «redressement» néolibéral se solde par la liquidation de l’appareil productif et le chômage de masse. Pour le faire passer, il n’a fallu rien de moins qu’un Etat d’exception sans équivalent en Europe occidentale depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale : le budget de l’Etat est dicté par la troïka, le Parlement grec réduit à une chambre d’enregistrement, la Constitution contournée.

Retraites : les salariés ne doivent pas payer deux fois !


Promesse de campagne du candidat Hollande, le droit à la retaite à 60 ans va être restauré pour les salarié-e-s ayant commencé à travailler avant 20 ans et ayant tous leurs trimestres cotisés (41 ans immédiatement et 41,5 ans prochainement).

Reste maintenant à abroger la contre-réforme des retraites de Nicolas Sarkozy qui a reporté l'âge légal de la retraite à 62 ans et de la retraite à taux plein à 67 ans. Cette réforme avait été imposée contre l'avis et la mobilisation de millions des salarié-e-s pour permettre l'équilibre des régimes de retraites. Cet équilibre aurait aussi pu être obtenu par une hausse des cotisations, en particulier patronales et par de nouvelles recettes sur les transactions financières, option qui avait alors été écartée d'office. Ce sont donc les salarié-e-s et uniquement les salarié-e-s qui ont fait les frais de cette contre-réforme.


Soyons clairs : cette retouche de la contre-réforme Sarkozy n'est que justice. Mais, à ce stade, il ne s'agit que d'un aménagement à la marge et non d'une annulation de la contre-réforme. De plus cet aménagement va être financé par une augmentation des cotisations sociales salariales et patronales de 0,1% puis de 0,25%. Dit autrement, les salarié-e-s verront leur salaire net baisser de 0,1% puis 0,25%. Et cette baisse risque d'être encore aggravée par une hausse des cotisations salariales portant sur les régimes complémentaires Agirc-Arrco.

« Syriza est l’expression d’une nouvelle radicalité à gauche ». Entretien avec Stathis Kouvélakis par Philippe Marlière

Stathis Kouvélakis est maître de conférences en philosophie politique au King’s College de Londres. C’est aussi un intellectuel public bien connu dans les gauches française et grecque. Il a été candidat (en position non-éligible) sur les listes de Syriza lors de l’élection du 6 mai 2012 et l’est de nouveau au prochain scrutin du 17 juin. A quelques jours de nouvelles élections législatives, alors que la plupart des sondages donnent l’avantage à Syriza sur la Nouvelle Démocratie (droite), il apparaît utile d’en savoir plus sur Syriza, une formation de la gauche radicale qui reste relativement méconnue hors de Grèce. Dans cet entretien, Stathis Kouvélakis analyse Syriza et revient sur les origines de cette coalition partisane. Il décrit la sociologie de ses membres et de son électorat, et aborde ses références idéologiques. Il explique les raisons de la percée électorale remarquable de Syriza en mai dernier, ainsi que sa position vis-à-vis de la dette et des partenaires de la zone euro.


Philippe Marlière Pourrais-tu présenter Syriza : quand et comment cette coalition de partis de la gauche radicale a-t-elle vu le jour ?


Stathis Kouvélakis Syriza se constitue en tant qu’alliance électorale entre plusieurs formations distinctes en 2004. Ses principales composantes sont, d’un côté, Synaspismós - la Coalition de la Gauche (qui s’appelle maintenant la Coalition de la Gauche, des Mouvements et de l’Écologie), c’est le parti d’Alexis Tsipras, qui existe en tant que formation distincte depuis 1991. Ce parti est issu de scissions successives du mouvement communiste. D’autre part, il existe dans Syriza d’autres formations beaucoup plus petites.

mardi 5 juin 2012

Rio+20 : pour l'unité et la mobilisation des peuples, pour la vie et les biens communs, la justice sociale et environnementale, contre la marchandisation de la nature et l'”économie verte”


La Conférence mondiale des Nations unies sur le développement durable se réunira à Rio de Janeiro du 20 au 22 juin prochain, vingt ans exactement après le premier grand Sommet de la Terre de 1992. Plus de 80 chefs d’Etat et de gouvernement y sont attendus. Les discussions annoncées porteront principalement sur deux sujets centraux :
1) une "économie verte" dans le contexte du développement durable et l’éradication de la pauvreté ;
2) le cadre institutionnel du développement durable.
http://www.conference-rio2012.gouv.fr/


Parallèlement à cette Conférence officielle, un grand Sommet des peuples est organisé par de très nombreux mouvements sociaux et organisations écologistes du monde du 15 au 23 juin. Il devrait réunir des centaines de milliers de participant-e-s, dont notre camarade Rémy Lebreton.
 http://rio20.net/fr/
Nous publions ci-dessous une déclaration des organisateurs de ce Sommet des peuples.

Rio+20: Journée internationale de luttes Les peuples du monde contre la marchandisation de la Nature - L'appel de Via Campesina



La Via Campesina appelle toutes les organisations paysannes du monde ainsi que ses alliées et alliés à organiser des actions au cours du mois de juin.
L’avancée du système capitaliste qui, pendant les deux dernières décennies, est arrivée à des dimensions inédites, conduit à des crises tout aussi inédites. Les crises financière, alimentaire, énergétique et environnementale sont les visages multiples de la crise structurelle du capitalisme, qui ne connaît pas de limites dans sa quête de profits. La crise structurelle actuelle, comme d’autres crises de cette sorte, touche les peuples du monde mais laisse indemnes les élites et les grandes sociétés.

Sur tous les continents, nous avons vu que, même pendant la crise, l’élan du capitalisme n’a pas diminué. Car nous constatons les accaparements illégaux des terres par des sociétés étrangères, l’avance de l’industrie extractive (minière et pétrolière), les cultures génétiquement modifiées de plus en plus présentes dans les champs, les agro-carburants, les pesticides vendues à une échelle gigantesque. En fin de compte, la crise du capitalisme ne veut pas dire que le système fait volte-face. Au contraire, c’est à ce moment précis, qu’il avance avec le plus d’intensité, parce que les entreprises profitent de la crise pour étendre leur domination aux territoires qui n’ont pas encore été conquis.

lundi 4 juin 2012

Grèce : le manifeste économique de la coalition SYRIZA pour les prochaines élections


Le manifeste du SYRIZA sur les politiques sociales et économiques se compose de neuf points principaux et est à la base du programme économique mis à jour et amélioré par le parti de la Coalition de la gauche. Une présentation complète du programme par Alexis Tsipras a eu lieu le vendredi 1 Juin, à midi, à Athinaida. Voici les principaux points et les « questions essentielles » dans le détail :

POSITIONS SUR DES ENJEUX ESSENTIELS
1. ANNULATION DES MÉMORANDUMS

Comme première mesure de sa gouvernance du pays, SYRIZA procédera à une annulation immédiate des mémorandums et plus particulièrement du 2e mémorandum, qui a été créé en collaboration avec la troïka [UE, BCE, le FMI] et que le gouvernement de Papademos -soutenu principalement par le PASOK et la Nouvelle Démocratie- a commencé à appliquer.
Au lieu de cela, SYRIZA soumettra une législation au Parlement d’un plan national pour le développement économique et social, la reconstruction de la production, la redistribution équitable des revenus et l’assainissement équitable des finances publiques.

dimanche 3 juin 2012

Les Alternatifs et les législatives - communiqué national


Pour les législatives, le combat contre la droite et l’extrême droite, 
pour une gauche de transformation sociale et écologique indépendante du PS, 
se poursuit. 
 Les Alternatifs y participent dans plusieurs régions ou départements dans des cadres 
larges de rassemblement, avec le Front de Gauche ou avec le NPA et le 
Front de Gauche.  Lorsque les conditions de l’unité large ne sont pas 
réalisées, des candidatures de gauche alternative sont présentée, en alliance avec d’autres forces, notamment la Gauche Anticapitaliste, et en lien avec les mobilisations 
citoyennes.


Premières informations sur les campagnes de gauche alternative sur le site : http://gauchealternative2012.org/

Dans cette campagne, les Alternatifs porteront le projet d’une 
gauche alternative : anticapitaliste, féministe, écologiste, unitaire et
 altermondialiste. Une gauche qui combat un système qui veut faire de nous
 des salarié-E-s exploité-E-s et précarisé-E-s, des consommateurs/trices
aliéné-eE-s, des citoyenn-E-s manipulables. L’alternative est pour nous est
 un but, un moyen, un chemin…

vendredi 1 juin 2012

Grèce : le FMI et Lagarde ont tout faux, par Damien Millet et Eric Toussaint, CADTM


Christine Lagarde, directrice générale du FMI, a fait une déclaration à propos de la Grèce et de l’Afrique qui exige une mise au point. Voici 30 ans, éclatait la crise de la dette du tiers-monde. Poussés à s’endetter et à exporter de plus en plus, les pays du Sud subissaient de plein fouet la forte hausse des taux d’intérêt et la dégringolade des cours des matières premières orchestrées par les milieux financiers internationaux. Bien sûr, la corruption, l’autoritarisme et la mégalomanie de certains dirigeants de ces pays ont exacerbé la crise, mais ils ne l’ont pas provoquée. L’Afrique a été un continent particulièrement touché, les conditions de vie se sont nettement détériorées et les indicateurs sociaux sont alarmants. Les services publics de santé et d’éducation, entre autres, ont été laminés par les exigences des créanciers, mises en musique par le FMI. Interrogée sur la Grèce, Christine Lagarde déclare au quotidien britannique The Guardian : « Je pense davantage aux petits enfants d’une école d’un petit village du Niger qui n’ont que deux heures de cours par jour, qui partagent une chaise pour trois et qui ont soif d’apprendre ». Christine Lagarde ne précise pas que le Niger a été soumis aux exigences du FMI pendant plus de 25 ans. Elle n’ignore pas que si des enfants nigériens sont privés d’une scolarité normale, le FMI en est largement responsable.