samedi 28 février 2015

L'autre appel de Manille, par Maxime Combes (ATTAC) et Nicolas Haeringer (350.org)


Maxime Combes (Attac) et Nicolas Haeringer (chargé de campagne pour 350.org) ont rédigé cette version de l'Appel de Manille, que Marion Cotillard, qui fait partie du voyage présidentiel aux Philippines jeudi 26 et 27 février, aurait pu lire... 

Mesdames, messieurs, 

C'est un immense honneur, pour moi, Marion Cotillard, de partager avec vous cet appel de Manille. À quelques mois de la conférence de Paris sur les changements climatiques, il a vocation à marquer l'engagement de l'ensemble des chefs d'États et de gouvernement. Un engagement résolu et indispensable pour des mesures courageuses afin d'inventer un futur vivable. Cet engagement doit notamment être le vôtre, Monsieur le Président Hollande. Vous avez là, en tant qu'hôte de la conférence des Nations Unies de Paris, une occasion unique de jouer un rôle historique. 

Si j'étais à votre place, si un réalisateur décidait de me mettre au générique de la Conférence de Paris à votre place, voici le discours que je tiendrais. 

vendredi 27 février 2015

Violence policière homophobe en marge de la manifestation du 21

 
C’est après avoir quitté la manifestation contre les violences policières du samedi 21 février 2015 que Thomas, membre du collectif Queer FarnaüM T.P.G.B. Féministe non-violent a été victime de violence, humiliation et homophobie de la part de personnes dépositaires de l’autorité publique. 

Contrôles d’identités à répétition pour finir par humiliation et homophobie. 

Thomas et plusieurs membres du collectif se sont retrouvés une heure avant pour aller à la manifestation ensemble. C’est là que nous avons subi le premier contrôle d’identité avec fouille au corps, bien avant la manifestation. Dix minutes après, nous étions loin du cortège, rebelote ! 

Deuxième contrôle d’identité par des gendarmes mobiles, qui lisent nos pancartes (« les pédales contre le capital », « quand les goudous se braquent range ta matraque ») avec un sourire moqueur. Nous rejoignons le cortège. Pendant la manifestation, pas de heurts, pas de violence ni de contrôle. Uniquement des slogans, des pancartes, des fumigènes, des personnes de tous âges et de tous genres. Une belle manifestation à la fin de laquelle chacunE repart de son côté. 

jeudi 26 février 2015

« Il faut stimuler les processus d’auto-organisation » - entretien avec Teresa Rodríguez, candidate de Podemos à la Junte d'Andalousie


Provoquée par le PSOE, qui à la tête de la region, à cause d'un désaccord avec son partenaire IU, l'élection de la région Andalousie a lieu le 22 mars. Teresa Rodriguez y conduit la liste de PODEMOS (lire aussi le portrait de Teresa Rodriguez sur notre blog internationaliste http://lesalternatifs.blogspot.fr/)

Pablo Elorduy : Pourquoi penses-tu que le changement soit nécessaire en Andalousie ? 

Teresa Rodríguez : La situation de vulnérabilité réside dans le fait que la crise et les effets de l’ajustement néolibéral ont eu en Andalousie des conséquences plus dures que dans d’autres régions. Actuellement l’Andalousie est la Communauté autonome qui a le plus de pauvre en Espagne, un million de personnes se trouvent en situation de pauvreté sévère. C’est la région qui a le chômage le plus élevé de l’Union européenne. Ce que nous vivons au cours de ces mois, c’est la possibilité imminente d’un changement réel.

mercredi 25 février 2015

Un Syriza à la française est-il possible ?, par Guillaume Liégard (Regards)


La "révolution" politique qu’incarne Syriza depuis sa prise de pouvoir suscite un espoir qui se confronte, en France, au constat de tout ce qui nous sépare d’un tel scénario. Que faudrait-il pour qu’il advienne ici, fût-ce sous une forme différente ? 

 La victoire de Syriza, les premiers pas du gouvernement Tsipras ont soulevé un immense espoir qui dépasse largement les frontières grecques. Pour la première fois, un parti authentiquement de gauche a remporté les élections dans un pays de la zone euro et entend, dans un contexte ô combien difficile, appliquer son programme. 

mardi 24 février 2015

Notre Dame des Landes : nous plantons, ils se plantent !


Nous, paysan-ne-s, associations, élu-e-s, occupant-e-s de la ZAD, naturalistes en luttes, réaffirmons notre détermination à mener à leur terme l’ensemble des combats que nous avons engagés contre le projet d’aéroport, que ce soit sur le plan juridique ou sur celui de la résistance sur le terrain. 

Le gouvernement s’est engagé l’an dernier à ne pas « débuter les travaux avant l’épuisement de tous les recours juridiques déposés». Son premier ministre préjuge depuis plusieurs semaines que ces recours seront perdus : il avance de manière répétée que les travaux démarreront quoi qu’il arrive au second semestre 2015. Il revient ainsi sur les engagements pris en laissant entendre qu’il n’attendra pas effectivement l’épuisement des recours, qui est pourtant censé inclure l’ensemble des appels et pas seulement le passage en premier instance. 

Sanofi : transfert de PDG à 4 millions d'€


Alors que les rémunérations des salariéEs sont bloquées depuis plusieurs années, que ceux/celles de l'usine de Sisteron luttent pour une augmentation de 1,50 €, contre les 50 centimes concédés par la direction; qu'en Côte d'Or, à Quetigny, les employéEs ont fait grève pendant plusieurs semaines contre la vente pure et simple de leur entreprise, le pont d'or fait à Olivier Baudricourt, qui prendra ses fonctions de Directeur général en avril, est scandaleux et indécent. Lui sont d'ores et déjà garantis : 4 millions d'€ au titre du « golden hello », selon l'expression consacrée, plus entre 3 et 4 millions de salaire annuel et 220 000 € de stock-options. 

lundi 23 février 2015

Appel commun CGT, FO, Solidaires à une journée nationale de grève interprofessionnelle jeudi 9 avril prochain


Combattre et réduire le chômage, permettre la création d’emplois en changeant de politique économique, préserver les droits et tous les régimes sociaux, garantir et promouvoir le service public, augmenter les salaires (secteurs public et privé), les retraites, les pensions et les minimas sociaux, constituent des priorités sociales, de surcroit en période de crise. 

Réunies le 17 février 2015, les organisations syndicales CGT, FO et Solidaires affirment leur détermination pour faire aboutir ces revendications et lutter contre l’austérité et ses impacts destructeurs tant socialement, économiquement que démocratiquement. 

 Le « pacte de responsabilité », la rigueur budgétaire, la réforme territoriale, nombre de dispositions du projet de loi libérale « Macron » ainsi que plusieurs décisions des pouvoirs publics et du patronat aggravent la situation des salarié(e)s, des retraité(e)s et des chômeurs(ses). 

La Grèce sur le fil du rasoir, par Pierre Khalfa

Il me paraît trop tôt pour porter un jugement définitif sur l'accord conclu vendredi entre la Grèce et l'Union européenne puisque c’est lundi que le gouvernement grec fera connaître la liste des réformes qu’il propose. C’est à ce moment là que le texte signé prendra toute sa signification et c’est à ce moment que nous verrons si la politique d’austérité continue ou pas. 

De ce point de vue, le texte du communiqué est ouvert et indique que le processus de réforme a pour but, notamment, de "permettre la justice sociale" (« enhancing social fairness »). L’affrontement n’est donc pas terminé. 

Sur le reste, le gouvernement grec a été effectivement obligé de céder sur un certain nombre de points majeurs. Le plus important, de mon point vue, est le fait que soit maintenu, pour permettre le remboursement intégral de la dette que le gouvernement grec a accepté, l’objectif d’un excédent primaire de 4,5 % du PIB en 2016, même si l’objectif de 2015 (3 %) pourra être réévalué en fonction des circonstances économiques. Se fixer comme objectif un excédent primaire de cet ampleur ne peut qu’entraîner des politiques d’austérité drastique. On voit mal le gouvernement grec s’engager dans cette voie. 

Retour de la crise politique,par François Calaret


L’usage précipité du 49.3 par Manuel Valls pour imposer l’adoption du projet de loi Macron à l’Assemblée Nationale a fait l’effet d’un véritable coup de tonnerre. Encore une fois, « rien ne se passe comme prévu » comme le répète François Hollande... 

Les astres semblaient pourtant bien alignés pour le gouvernement. L’exécutif, bénéficiant d’un léger regain de popularité, instrumentalisait à plein « l’esprit du 11 janvier » pour affaiblir l’opposition à sa politique. Même l’élection partielle du Doubs avait permis de conserver un siège de député pour le PS. La contestation interne au sein de celui-ci apparaissait partiellement maitrisée grâce à l’habileté manœuvrière de Cambadélis… 

En quelques heures, tout s’est écroulé. Et le pouvoir socialiste a révélé sa faiblesse profonde, son incapacité à rassembler une majorité de députés pour approuver sa politique libérale. 

Gilbert Marquis, mon père… , par Serge Marquis


Notre camarade Gilbert Marquis est décédé le 5 février dernier. Nous vous invitons à lire ci-dessous le bel hommage qu'a rédigé par son fils Serge, ainsi que la tribune que Mohamed Harbi a donné au journal le Monde et l'article que lui consacre Robi Morder sur le site de l'association pour l'autogestion.

"Mon père vient de s’éteindre à l’âge de quatre-ving-quatre ans à Paris. Il était l'un des derniers survivants d'une histoire qui se confond avec les soixante dernières années du trotskysme français. Et plus particulièrement avec celle d’un courant politique : le « pablisme ». 

lundi 16 février 2015

Burkina, essai de bilan d’étape… par Christian Darceaux

 
90 jours après la fuite de Compaoré, aidé par ses complices du gouvernement français, où en est-on au Burkina ? Essai de bilan d’étape : La situation post insurrectionnelle est complexe. Le gouvernement et le Conseil National de Transition (CNT), ont été mis en place. Toutes les assemblées territoriales ont été dissoutes. La plupart étaient dirigées par des équipes du CDP, le parti de Blaise Compaoré. Des délégations spéciales s’installent peu à peu, composées de fonctionnaires des différents services (santé, agriculture…), de « personnalités de la société civile »…. La mobilisation n’est pas retombée ou pas complètement, c’est un aspect très positif. Ainsi, par exemple, deux ministres ont été contraints à la démission. 

vendredi 13 février 2015

Lettre ouverte à François Hollande, par Myriam Martin

Le coup d’État financier et « autocratique » de la Banque Centrale Européenne de mercredi dernier contre la Grèce est scandaleux. Mais il n’est pas surprenant, tant ont été nombreuses les déclarations d’hostilité à l’égard du nouveau gouvernement grec de Syriza et de son premier ministre Alexis Tsipras. 

Vous savez très bien Monsieur Hollande que la BCE avec la commission européenne et le FMI, ont laminé l’économie grecque et ont imposé des plans d’austérité d’une brutalité inouïe. Elle poursuit sa politique de destruction en essayant d’asphyxier la Grèce et d’empêcher le nouveau pouvoir de mener sa politique de rupture avec l’austérité sans fin. 

mercredi 11 février 2015

Grèce : vers un choc frontal



 La déclaration de politique générale d’Alexis Tsipras de ce soir – dimanche 8 février – a été suivie avec une attention particulière tant dans le pays que dans les chancelleries européennes; et sans doute aussi aux USA. Dans le pays, après le chantage de la BCE et les agressions continues des dirigeants européens, s’étend une atmosphère d’effervescence, de dignité retrouvée, de volonté à la fois de soutenir le gouvernement face au chantage et de faire pression pour empêcher tout recul.

mercredi 4 février 2015

Questions sur la dette grecque, par Pierre Khalfa


La dette a servi de prétexte dans tous les pays européens pour mener des politiques d’austérité drastiques qui ont amené l’Europe au bord de la déflation et qui ont eu des conséquences sociales dramatiques. La dette grecque est aujourd’hui au cœur de l’affrontement entre le nouveau gouvernement du pays et les institutions européennes. 

1) D’où vient-elle ?

Quadruplant pendant la dictature des colonels entre 1967 et 1974, elle a continué à croître par la suite à cause de l’importance des dépenses militaires (4% du PIB, contre 2,4% en France) dont les entreprises européennes d’armement ont été les grandes bénéficiaires, des dépenses somptuaires, pour la plupart inutiles, des jeux olympiques de 2004, de la corruption généralisée des classes dirigeantes et de l’impossibilité de faire payer l’impôt aux plus riches, parmi lesquels l’Église orthodoxe et les armateurs. 

mardi 3 février 2015

Loire Atlantique : pour un Conseil Départemental de Gauche, Ecologiste et Citoyen


Ce mardi 3 février, Ensemble!, Europe Ecologie Les Verts et le Parti de Gauche de Nantes  ont rendu public l’accord politique qu’ils sont conclu pour présenter des listes citoyennes sur les sept cantons de Nantes et pour inviter celles et ceux qui s’y retrouvent à participer à l’assemblée citoyennes qui se tiendra vendredi prochain 6 février à 20h à la Manufacture des Tabacs à Nantes.
 
De telles listes citoyennes, soutenues la plupart du temps par nos trois mouvements politiques ou directement par le Front de Gauche, seront aussi présentes sur plusieurs autres cantons du département.

Texte d’accord :

La bataille de Grèce a commencé, par Cédric Durand, Razmig Keucheyan et Aurélie Trouvé


Longtemps, les juxtapositions politiques en Europe n’exprimèrent que des nuances. Sociaux-démocrates, conservateurs, libéraux et écologistes se complétèrent et se combinèrent aux différentes échelles politiques. Leur point de fusion est une Europe de l’extrême centre, garante des libertés fondamentales pour le capital et d’une subordination des politiques sociales et salariales au libre jeu de la concurrence. Cette époque prend fin. 

La victoire de Syriza restaure un contraste politico-géographique maximum. Contre le consensus austéritaire des institutions européennes, le nouveau gouvernement grec est mandaté pour opérer une révolution des priorités : la discipline financière est seconde par rapport à l’urgence sociale ; la dignité et la souveraineté d’un peuple ne peuvent être dissoutes. Il n’est désormais qu’une seule question qui compte : comment Syriza va-t-il tenir ses promesses ? 

Législatives du Doubs : fausse embellie et vrai signe de crise, par Guillaume Liégard


Si le candidat socialiste est en mesure de l’emporter au second tour de l’élection partielle, l’analyse des résultats fait la démonstration d’une situation critique pour le PS… aussi bien que pour l’UMP et les formations de la gauche radicale. 

Un événement incroyable s’est produit dimanche soir au fond des urnes de la quatrième circonscription du Doubs : le candidat socialiste Frédéric Barbier, suppléant de Pierre Moscovici, a réussi à se qualifier pour le second tour de cette élection législative partielle qui le verra affronter le Front national. Autant dire, un truc de dingue, aussitôt relayé façon breaking news par toutes les rédactions qui se respectent. 

Que la présence au second tour d’une législative du parti majoritaire de ce pays puisse faire sensation en dit long sur l’état du système politique. C’est tout juste si le fait que le FN soit largement en tête est mentionné, un non événement qui relève désormais de la normalité. Il n’y a pas si longtemps, il aurait suscité protestations et mobilisations. 

lundi 2 février 2015

Déclaration d’Ensemble :" nous avons besoin en France d’un front social et politique qui soit l’équivalent de Syryza et de Podemos, une force de participation citoyenne qui crée les conditions d’une politique de rupture".


Janvier 2015 est un mois de basculement politique : en quelques jours, deux tueries provoquent des manifestations, historiques par l’ampleur, tandis qu’au même moment le peuple grec est face à un choix décisif pour son avenir et pour celui de l’ensemble du continent. Le tout dans un contexte économique récessif et déflationniste et face à une situation internationale marquée par l’explosion de guerres aux portes mêmes de l’Europe. 

C’est bien un sentiment d’urgence, de gravité, d’un possible basculement dans le meilleur ou dans le pire, qui habite les populations et qui nous place devant des choix cruciaux. Une alternative entre de nouvelles régressions sociales, écologiques et démocratiques ou le sursaut pour une transformation globale de la société. 

« Ensemble! » : confirmation et développement.


Les militantEs qui s'étaient regroupés fin novembre 2013 pour fonder « Ensemble! » ont confirmé et approfondi leur choix lors de l'Assemblée constitutive qui s'est tenue à Bobigny les 31 janvier et 1er février. Les cinq organisations et les militants, comme les militantEs ne s'y référant pas, ont donc tiré un bilan positif de cette année probatoire et ont décidé de poursuivre la construction de ce nouveau mouvement politique, membre du Front de gauche, et qui entend bien prendre toute sa place dans la renaissance d'un espoir à gauche. 

Dès le 30 janvier, un chaleureux meeting internationaliste avait regroupé des représentantes de la gauche radicale en Europe et notamment de Syriza et de Podemos, mais aussi du Bloco au Portugal et du Front populaire en Tunisie. 

Les quelques 350 déléguéEs ont confirmé leur rejet des actuelles politiques d'austérité, conduites en France par F. Hollande et M. Valls, leur solidarité totale avec Syriza qui a formé le nouveau gouvernement grec et l'objectif de travailler à la construction d'une alternative sociale, démocratique et écologique. Ce sera la tâche des « Chantiers de l'espoir » qui rassemble déjà des organisations et des personnalités au-delà du Front de gauche. Les premières réunions sont prévues à Paris (le 7 février) et à Montpellier.