vendredi 24 juin 2016

Après le référendum britannique, par François Coustal (Ensemble !)


51,9% des électeurs et des électrices britanniques se sont donc prononcés pour la sortie de l’Union européenne. Sans surprise, en France comme en Europe, la classe politique et médiatique se lamente et présente le choix du Brexit comme un triomphe des « populistes et des nationalistes », de l’extrême droite. Qu’en est-il vraiment ?

Ce qui est absolument indéniable est que, à l’occasion de ce référendum, la campagne pour la sortie de l’UE s’est déroulée totalement sous influence de l’extrême droite (notamment l’UKIP, le Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni) et de la droite extrême eurosceptique (celle du Parti conservateur). La rhétorique dominante a été celle du retour à la souveraineté du Royaume-Uni, voire à la réaffirmation de l’identité britannique. 

Le mépris ça suffit ! Le gouvernement doit entendre !, par l'intersyndicale CGT, CGT-FO; FSU, Solidaires, UNEF


La journée du 23 juin a démontré une nouvelle fois la grande détermination des salarié-es, jeunes, privé-es d’emplois et retraité-es, à poursuivre la mobilisation pour obtenir le retrait du projet de loi Travail et des nouveaux droits. De nombreuses actions multiformes ont eu lieu dans tout le pays, malgré toutes les tentatives du gouvernement pour discréditer le mouvement social, en agitant la peur et la remise en cause des libertés fondamentales à travers l’interdiction du droit à manifester à Paris. 

Des manifestations qui accélèrent la crise politique, par Jean-Claude Mamet (Ensemble!)




Le mouvement de lutte contre la loi travail a incontestablement remporté une victoire politique le 23 juin, en rétablissant le droit de manifester, mais surtout en faisant plier Manuel Valls le boutefeu de Matignon qui ne songe qu’à sa carrière politique. Même l’éditorialiste Michel Noblecourt, qui écrit chaque jour des tableaux cauchemardesques sur l’isolement de la CGT, est cette fois obligé de le reconnaitre : « La CGT et FO ont obtenu l’essentiel : elles ont fait plier le gouvernement » (Le Monde 24 juin).  

Après le Brexit, refaire l’Europe, par Catherine Tricot (Regards)


Le Brexit marque une énième faillite de la construction européenne, devenue confiscation européenne. Une nouvelle idée de l’Europe s’impose : celle des origines de ce rêve, celle des peuples. 

Les Britanniques, jeunes et vieux confondus, ont participé massivement au référendum imposé à David Cameron. Ils ont voté "leave" à 52%. Ils ont choisi la sortie de l’Union au terme d’une campagne exceptionnellement dure, voire violente. Cette campagne a été l’occasion d’entendre des discours xénophobes que l’Angleterre avait enfouis depuis les années 30. 

« Ensemble! » appelle à voter non à l'aéroport le 26 juin


La résistance prolongée au projet, ancien, de construction d'un aéroport à Notre Dame des Landes a contraint le gouvernement à décider de l'organisation d'une consultation limitée aux seul-e-s habitant-e-s de Loire-Atlantique. 

L'argument du transfert de Nantes Atlantique ayant fait long feu, les partisans du projet font miroiter le développement économique et les créations d'emplois. 

jeudi 23 juin 2016

Contre l’intimidation technologique des manifestants, pour la liberté d’expression et de manifestation


D’après l’Association des chrétiens pour l’abolition de la torture, ACAT, en France, entre 2004 et 2015, 39 blessés graves et un mort sont imputables à l’usage des lanceurs de balle, « essentiellement des jeunes et des personnes issues de minorités visibles ».

Le 16 juillet passé, le Défenseur des droits, Jacques Toubon, a recommandé « d’interdire l’usage » du Flash Ball superpro « dans un contexte de manifestation ». Il a aussi demandé « la réintroduction de certaines précautions d’emploi (zones de tir, avertissements) » pour l’usage des LBD, lanceurs de balles 40/46, une arme, plus puissante et plus précise que le Flash-Ball, classée comme « matériel de guerre ». 

mercredi 22 juin 2016

Le devoir de manifester, par Edwy Plenel (Médiapart)


Manifester est un droit constitutionnel, celui d’exprimer collectivement des opinions. En interdisant le défilé souhaité par des organisations syndicales représentatives, le pouvoir viole la loi fondamentale qui garantit les libertés de chacun-e d’entre nous. 

Notre devoir est de résister à ce coup de force afin de défendre notre idéal commun, la démocratie. 

Dans sa fuite en avant, la présidence Hollande avec son bras armé, le gouvernement Valls, compromet l’essentiel : la démocratie. La démocratie comme idéal, horizon et exigence. Ce langage commun qui nous permet d’échanger, de délibérer et de décider par-delà nos sensibilités diverses. Cette culture partagée qui nous permet de faire chemin les uns vers les autres dans le respect du contradicteur, voire de l’adversaire.

Manifestation du 23 juin : la volte-face d’un exécutif aux abois, par Clémentine Autain


Interdiction puis autorisation sur un parcours restreint : c’est un gouvernement en perdition qui ajoute la confusion à sa volonté de répression du mouvement social et à son tropisme néolibéral. Le revirement sauve la face, mais pas le fond d’une stratégie de la tension et de l’obstination. 

La décision d’interdire la manifestation contre la loi El Khomri a sonné comme un coup de tonnerre… à tel point qu’il a fallu pour le gouvernement prendre le chemin du renoncement. Une telle interdiction eut été du jamais vu depuis la guerre d’Algérie, où la manifestation de Charonne interdite par le préfet Papon déboucha sur neuf morts. 

La manifestation du 23 juin interdite : une grave atteinte aux libertés publiques


La préfecture de police vient d'interdire la manifestation du 23 juin, à Paris, contre la loi Travail, appelée par sept organisations syndicales. La préfecture et le gouvernement voulaient cantonner les manifestant-e-s à un rassemblement statique. 

A juste titre, l'intersyndicale l'a refusé et a proposé des parcours alternatifs. En pure perte. 

Cette décision est une forfaiture, une atteinte intolérable à la démocratie, aux libertés publiques, à la liberté syndicale, aux principes constitutionnels fondamentaux. 

Notre-Dame-des-Landes, à quatre jour de la consultation

Conférence de presse le 22 juin

A quelques encablures de la consultation du 26 juin prochain sur le transfert de l’aéroport de Nantes Atlantique sur la commune de Notre-Dame-des-Landes, les organisations de la coordination des opposants mènent une campagne citoyenne dynamique et unitaire, multipliant informations, débats, et distributions de tracts aux quatre coins du département. 

Côté promoteurs du projet c’est plus compliqué, même si les moyens mis à disposition sont conséquents. Préfecture, Direction Générale de l’Aviation Civile et dirigeants du groupe Vinci ont même carrément refusé de répondre aux interrogations de la presse locale sur le contenu actuel du projet d’aéroport. 

mardi 21 juin 2016

Hommage à Benoite Groult, écrivaine et militante féministe


Le groupe Nouveau Monde en Commun* rend hommage à la grande écrivaine et militante féministe, que fut Benoîte Groult. Née en 1920, elle était une des figures les plus marquantes du combat féministe. Elle fut la première à décrier publiquement la pratique de l’excision. 

Voici quelques extraits choisis : 

"Demeurer, ce n’est pas seulement habiter quelque part, c’est y rester. On ne demeure plus aujourd’hui ; on réside çà et là, on déchiquette le temps en lambeaux, la terre en morceaux interchangeables ; on annule la nature, on tue les saisons : on exige le Kenya en janvier, la piscine en plein air dans la neige, et la Russie des tsars en Union soviétique pour une somme dérisoire et forfaitaire. 

Notre-Dame-des-Landes : pourquoi c'est NON !


Le 26 juin, votons "Non" au transfert à Notre-Dame-des-Landes !


Le 26 Juin, nous électeurs et électrices de Loire-Atlantique, sommes appelé.e.s à nous exprimer lors de la consultation sur le transfert (la construction et l'exploitation) d’un nouvel aéroport à Notre Dame des Landes. 

En effet, la dénonciation publique des irrégularités et mensonges émaillant toute la procédure de ce projet a fini par amener le gouvernement à décider d’une consultation citoyenne le 26 Juin, limitée au périmètre de la seule Loire-Atlantique, périmètre où la probabilité que le « OUI » puisse l’emporter était la plus forte. 

Bien que cette consultation soit présentée comme un débat démocratique, elle est tronquée et ne sera qu’un élément de plus du dossier NDDL. Cependant, elle permettra d’exprimer par notre vote « NON », les incohérences de ce projet. 

La «coluchisation» de la politique, par Noël Mamère


Trente ans, jour pour jour, après la mort absurde en moto de Michel Colluci, le rêve de l’humoriste est en train de se transformer en réalité. Les pitres remplacent les hommes politiques, ceux-ci ayant cessé d’être drôles aux yeux de leurs électeurs. En Italie, à Rome, mais aussi à Turin, deux jeunes femmes viennent de remporter la mairie. Elles sont membres du Mouvement cinq étoiles du comique Beppe Grillo qui, en 1985, avait partagé l’affiche du « fou de guerre » avec Coluche. 

Ce mouvement, fondé en 2008, n’a cessé de dénoncer la corruption et le clientélisme de ceux qui font profession de la politique. Comme Coluche en 1981, Beppe Grillo a fondé son succès sur la défiance des citoyens envers un système où droite et gauche de gouvernement pratiquent la même politique, s’asseyant sur leurs promesses, trahissant leurs électeurs, gaspillant l’argent public, promotionnant les intérêts des lobbies contre l’intérêt général… 

A propos de la primaire de la belle alliance du PS, par Jean-Luc Mélenchon


Le Parti socialiste vient de tenir un conseil national où la loi El Khomri, l’État d’urgence et le mouvement social n’étaient pas les sujets de discussions. Il est donc impossible d’analyser la position du parti au pouvoir par rapport à ce qui occupe pourtant l’esprit de tous les Français. 

Par contre, le PS a longuement débattu pour adopter à l’unanimité un calendrier de travail concernant la préparation de l’élection présidentielle. Il décide d’organiser une primaire soit avec « toute la gauche », soit dans l’espace de la belle alliance populaire » créée au mois de mars dernier. 

Après la tuerie d’Orlando : penser mondial, penser l’homophobie, penser la solidarité lundi 20 juin 2016, par Jacques Fortin


La monstrueuse tuerie d’Orlando est bien illustrative tout d’abord de ce qu’est le terrorisme : ni la couleur, ni la religion, ni la classe… n’importent. Importent la haine attisée, la peur engendrée chez les cibles et la division au sein des populations qui vise dans ce cas à isoler les musulmans. Acte aveugle et destructeur perpétré sur un public qui plus est “of coulor”, même s’il suscite une vive émotion (plus ou moins sélective d’ailleurs, on ne parle guère de ces “of coulor”) il a pour effet de provoquer un regain de haine aveugle en l’occurence contre les musulmans, de développer bien souvent des politiques restrictives voire coercitives au détriment des libertés (ce dont voudrait profiter le candidat républicain) , et tente de museler dans leur émancipation les populations (LGBT) qu’il frappe. 

lundi 20 juin 2016

Loi travail : le gouvernement choisit le camp de la peur, par Adrien Gueydan et Pierre Jean


Depuis la manifestation du 14 juin, tout se passe comme s’il ne restait à l’État qu’une coercition sans dialogue. Qui traduit son glissement de la violence symbolique des mots à la violence physique de la répression.

Après la manifestation du 14 juin, le mot à l’honneur est celui de « climat ». Le « climat » : c’est le mot utilisé largement dans la presse pour évoquer les tensions de la semaine. Alors que Manuel Valls se félicitait, en début de semaine, d’être « serein » face à une mobilisation sociale que l’exécutif jugeait en déclin, les récentes déclarations du premier ministre sont loin d’être apaisées. 

Le Parti Socialiste, la primaire et Cambadélis, par Francis Sitel (Ensemble!)

 
Nul plus que Jean-Christophe Cambadélis ne méritait en ces temps difficiles de diriger le Parti socialiste. Au service de François Hollande, le président qui voudrait le rester, le voici manœuvrant admirablement le lourd esquif menacé de naufrage.

Lorsqu’a été lancée l'idée d'une primaire des gauches et des écologistes, il s’agissait d'une opération visant à écarter Hollande de la course à la présidentielle. Il était clair en effet que le président sortant s'il se représentait ne pourrait entrer en compétition avec une poignée de zozos, dont quelques unes et quelques uns auraient quelque chance de le dépasser. 

dimanche 19 juin 2016

Ce gouvernement a peur - Tribune


Une soixantaine d'intellectuels, de militants et de syndicalistes appellent à résister au gouvernement et poursuivre les grèves, blocages et occupations. 

Ce gouvernement a peur Les voilà, leurs grandes peurs et leurs grands moyens pour essayer de la masquer en jouant les fiers-à-bras qui ne cèdent pas. On s’y attendait depuis des mois, et la voici brandie, la menace d’interdiction des manifestations. 

Un sommet dans l’inacceptable ? Il peut toujours y avoir pire avec ce gouvernement. Celui-là même qui commémore cyniquement les grèves du Front populaire. Qu’il défende ses intérêts, ceux des puissants, ceux des profits et de l’argent ; c’est de bonne guerre, c’est sa guerre ; mais qu’il ravale ses célébrations et récupérations d’un passé qu’il ne cesse de fouler au pied. 

samedi 18 juin 2016

Ensemble devant le Conseil d’état contre l'ordonnance permettant la consultation NDDL du 26 juin


Trois organisations nationales, l'association Attac France, la Confédération paysanne, et l'Union syndicale Solidaires, viennent de déposer conjointement devant le Conseil d'Etat un recours en annulation de l'ordonnance n° 2016-488 du 21 avril 2016 relative à la consultation locale sur les projets d'état susceptibles d’avoir une incidence sur l’environnement. 

Cette ordonnance sur mesure a été improvisée dans la hâte pour permettre la tenue du référendum, rapidement rebaptisé consultation, voulu par le président de la République, qui devrait avoir lieu le 26 juin dans la seule Loire-Atlantique. 

vendredi 17 juin 2016

La tristesse du magnolia. Pour Libertaire Rutigliano, par Marie-Hélène Prouteau

Le buste de Libertaire Rutigliano


Jardin des Plantes à Nantes. Un arbre m’arrête, très haut. Le Magnolia d’Hectot. Sa cime inclinée penche du côté du lycée Clemenceau, tout proche. Il en a vu des choses, depuis qu’il a été planté en 1807 par le célèbre directeur du jardin. Je l’écoute - toujours ma connivence avec les arbres. 

Dans le vent parfumé, le magnolia remue ses souvenirs. La petite bande de lycéens en ces jours de 1848, Jules Vallès en tête, réclamant d’un même souffle l’abolition de l’esclavage. Plus tard, la Grande guerre, le lycée transformé en hôpital militaire. Plus tard encore, en ses abords, le sombre défilé des voitures noires vers l’hôtel de la Gestapo. 

Attaques contre les syndicats, le droit de manifester et le droit du travail : uni-es pour dire non


Depuis des semaines le gouvernement tente de discréditer la mobilisation sociale contre la loi El Khomri en fustigeant tout particulièrement la CGT et son leader Philippe Martinez, alors que sept syndicats soutiennent le mouvement. Les grèves sont assimilées à des « prises d’otage » et tout est bon pour appeler à leur fin : les inondations, l’Euro, les menaces contre les personnes et les biens, etc. 


Depuis mardi, Bernard Cazeneuve puis Manuel Valls ont franchi un nouveau cap. Sur France 2, le Ministre de l’Intérieur n’a pas hésité à instrumentaliser le crime terroriste contre les deux policiers des Yvelines pour faire l’amalgame avec les violences constatées en marge des manifestations. Manuel Valls, sur France Inter, est allé jusqu’à dénoncer la complicité des syndicats avec une partie des manifestants venus dans l’objectif de « tuer » (sic) des policiers. Dans la foulée, le préfet de police de Paris dénonce aujourd’hui une forme de solidarité entre « casseurs » et syndicalistes ! 

Comment élargir le mouvement de contestation ? un chantier public avec un horizon après-capitaliste, par Pierre Zarka


Au-delà du plus visible, la situation actuelle met en lumière une obsolescence de la politique traditionnelle. Après le 49-3, on peut crier au coup de force et au déni de démocratie. Mais cela me paraît court. 

Le système politique est en voie de décomposition, la République en train de se déliter. Rapprochons le 49-3, l'état d'urgence, la banalisation de l'usage de la force contre les manifestations, la répression syndicale, la criminalisation de manifestants ou d'affiches, la loi travail, le Tafta, ou encore la réforme territoriale. 

"Nous continuerons à manifester !". Tribune


Les déclarations de Manuel Valls et de François Hollande, qui visent à interdire toute manifestation dans la capitale, constituent une manœuvre révoltante et portent atteinte aux droits essentiels des citoyens. 

L’attaque délibérée de forces de police et les actes de dégradations d’édifices publics et privés sont clairement réprouvés par les syndicats organisateurs de ces rassemblements. 

Il y a aujourd’hui sans doute de multiples raisons de se révolter. Mais les conduites d’agression et de destruction ne peuvent avoir pour résultat que de tourner l’opinion publique contre le mouvement social. Elles font le bonheur du pouvoir, qui les encourage en leur donnant une publicité constante et démesurée, dont l’objet est de rendre illisibles et d’occulter toutes les formes d’expression du mouvement social. 

jeudi 16 juin 2016

Serge Halimi devant l'intersyndicale du Havre le 3 juin 2016, suivi Miguel Urban (Podemos)

Notre-Dame-des-Landes : « Quand la vérité n’est pas libre, la liberté n’est pas vraie » (Jacques Prévert)


Choisir nos vies contre leurs profits

A 10 jours de la consultation, il apparait chaque jour plus clairement que ce ne sont pas les questions de sécurité et de bruit qui sont en cause dans le débat sur la construction d’un nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes et la fermeture de Nantes Atlantique. Et pas davantage la qualité de service et de desserte de l’aéroport de Nantes donné en concession de gestion pour plus d’un demi-siècle à la multinationale Vinci. 

Bien sûr les chantres du projet ne cessent de répéter « emplois », « développement économique », « grand ouest », mais leur seul véritable souci, celui qui unit et rassemble le patronat et ses serviteurs, c’est la manne financière et les profits considérables que le transfert de Nantes Atlantique entrainerait pour les promoteurs immobiliers, les banques et les actionnaires prêteurs à 12 %. 

mercredi 15 juin 2016

Le 14 juin, la classe ouvrière fait force politique nationale, par Jean-Claude Mamet (Ensemble!)


Entachée par le crime terroriste de la veille contre deux fonctionnaires de police, et par des dérapages violents qui permettent au pouvoir d’attaquer ignominieusement le syndicalisme et la liberté de manifester, la grande manifestation du 14 juin fera date dans l’histoire sociale. Reportage. 

Plusieurs centaines de milliers de personnes ont fait irruption dans la capitale, dont certaines ont repris le travail le lendemain à 7h ou 8h après une nuit de bus. C’était la classe ouvrière industrielle qui était là, avec ses visages marqués, ses chants de colère ou de joie, ses symboles internationaux cousus aux vêtements, ses drapeaux et oriflammes syndicaux, ses fanfares, cornes de buse et tambours. 

La démocratie bafouée. Déclaration d'Ensemble!


Après avoir couper court à tout débat par l'usage du 49.3, parce qu'il se savait minoritaire à l'Assemblée nationale, le gouvernement refuse non seulement toute négociation, mais veut maintenant interdire les manifestations contre la loi El Khomri. 

Il prend prétexte des agissements des casseurs en marge des manifestations, agissements dont l'intersyndicale n'est aucunement responsable et qu'elle a dénoncés. Il veut ainsi faire oublier le succès populaire de la manifestation nationale à Paris. 

Chiffres, violences... La manifestation que les médias n’ont pas montrée, par Thomas Clerget


Les grands médias passent sous silence la réalité d’une manifestation encore une fois massive, tandis que le gouvernement utilise les violences pour attaquer la légitimité de la CGT et du droit de manifester.

Première grande manifestation nationale depuis le début du mouvement contre la loi El-Khomri, la taille et la portée du spectaculaire cortège du 14 juin à Paris ont une nouvelle fois été minoré par de nombreux médias, venant étayer le discours gouvernemental sur l’« essoufflement » du mouvement. Manuel Valls, bientôt suivi par François Hollande, tirait aujourd’hui profit des affrontements qui ont eu lieu à l’avant du cortège pour demander à la CGT « de ne plus organiser de grandes manifestations à Paris », rendant de fait la centrale syndicale responsable de ces violences.

Sur l'instrumentalisation des vitres de l'hôpital Necker, témoignage d'un parent. « Lorsqu’ils mettent sur le même plan « émotionnel » des plaques de verres cassées et ces centaines de milliers de familles éprouvées, MM. Valls et Cazeneuve, n’ont-ils pas honte ? »


Un lecteur  nous a fait parvenir ce témoignage à vif. 

Hier, il y avait des centaines de milliers de manifestants dans les rues de Paris. En tête, des milliers de personnes, cagoulées ou non, syndiquées ou pas, se sont retrouvées pour tenir la dragée haute à un dispositif policier hors norme. 

Je comprends facilement ce qu’il peut y avoir de désespérant là-dedans pour le gouvernement. Alors que l’on pouvait imaginer qu’au fil des semaines et des mois, la rue se fatigue et la violence soit de plus en plus isolée, c’est tout le contraire qui se passe : la peur de la police ne dissuade pas. 

"un gouvernement aux abois", communiqué de la CGT suite aux propos inacceptables du Premier Ministre Valls


Le Premier Ministre vient d’accuser la CGT d’être responsable des violences intervenues en marge de la manifestation nationale du 14 juin, à Paris, contre le projet de loi travail. 

La CGT tient à rappeler au Premier Ministre que cette mobilisation, comme les précédentes, n’a pas été organisée par la CGT mais par 7 organisations syndicales de salariés et de jeunesse qui, depuis 4 mois, dans l’unité, demandent le retrait de ce texte régressif. 

mardi 14 juin 2016

Le Mans 7 : victoire électorale de l'alliance Front de Gauche/EELV. Le rejet de la loi EL Kohmri se traduit dans les urnes..., par Jean-Michel Drevon


Le rejet de la loi EL Kohmri se traduit dans les urnes... 

Le canton "Le Mans 7" vient donc de revoter, suite annulation vote de 2015, et, à l'issue du 2ème tour, c'est le binôme FDG/EELV qui l'emporte de 17 voix sur la suppléante de Le Foll à l'Assemblée. 

Petit rappel : le canton LM7 regroupe essentiellement la ville d'Allonnes (banlieue très pauvre) tenue depuis des lustres par un maire communiste, aujourd'hui Gilles Leproust (PCF), qui n'a gardé sa mairie que de 42 voix face à la droite en 2014. Puis, des communes très petites, rurales et enfin, depuis le charcutage socialiste de 2015, une petite partie du Mans très "socialiste". Le quartier du porte parole du gouvernement ! Gilles Leproust était en 2015 le conseiller général sortant sur la partie Allonnes et rural. 

lundi 13 juin 2016

Pour une Gauche Debout, résolution de l'AG d'Ensemble!


Poser les jalons d’une alternative écologique, solidaire et démocratique

1) Un mouvement inédit aux fortes exigences politiques

La situation politique est marquée par un retour sur le devant de la scène des mobilisations sociales : lutte contre la déchéance de nationalité, mouvement large et multiforme contre la loi « El Khomri », poursuite de la bataille contre le projet de Notre Dame des Landes dans la perspective du référendum local et développement des mouvements contre l’extractivisme. L’horizon ne se limite pas à la peur, au repli sur soi et à la concurrence de tous contre tous. Des énergies existent pour porter des exigences sociales, démocratiques et écologiques.

Solidarité avec la communauté homosexuelle


« Ensemble! » s’associe à la douleur des parents et proches des victimes de l’attaque terroriste qui a visé une boite de nuit fréquentée par la communauté homosexuelle, à Orlando (USA). 

C’est clairement un attentat homophobe perpétré en pleine période d’initiatives destinées à célébrer les fiertés LGBT. 

L’auteur de cette tuerie, Omar Mateen, aurait fait état de son allégeance à l’organisation « Etat islamique ». Et, de son côté, l’EI, qui défend une vision du monde réactionnaire et totalitaire, aurait revendiqué cet attentat. 

Campagne pour le non à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, vidéo 4, l'environnement


Campagne pour le non à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, vidéo 3, les nuisances


Campagne pour le non à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, vidéo 2, la sécurité


Campagne pour le non à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, vidéo 1, l'emploi


Comment le néolibéralisme a défait la démocratie, par Christian Salmon - Médiapart


Les violences policières lors des manifestations contre la loi sur le travail s'inscrivent dans un cycle plus large de régression démocratique qui affecte toutes les libertés fondamentales. Cette régression est la conséquence directe de la victoire du néolibéralisme. Un néolibéralisme qui ne se contente pas de limiter les contre-pouvoirs mais désactive et rend caduc le projet politique même de la démocratie. Il est l'explication de l’échec démocratique du quinquennat de François Hollande.

 « Il faudrait une histoire des rapports entre répression et lexique, twittait récemment le philosophe Mathieu Potte-Bonneville. 1986, pelotons voltigeurs motocyclistes. 2016, grenade de désencerclement. » 1986 : c’est l’année des manifestations contre la loi Devaquet, c’est aussi la mort de Malik Oussekine sous les coups de CRS opérant sur des motos tout-terrain. 2016 : c’est la mobilisation contre la loi sur le travail, marquée par des violences policières sans précédent qui ont fait de nombreux blessés, dont deux grièvement.

dimanche 12 juin 2016

L'état des contentieux juridiques à Notre-Dame-des-Landes, par Thomas Dubreuil


Le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes a donné lieu et donne encore lieu aujourd'hui à plusieurs types de contentieux et de procédures.

Le contentieux de l’expropriation et de l'éviction :
 
Les agriculteurs et habitants locaux qui ont fait l'objet d'expropriation et d'éviction ont d'abord contesté la déclaration d'utilité publique qui a été validée le 31 juillet 2009 par le Conseil d’État. 

vendredi 10 juin 2016

Pourquoi je souhaite la victoire du Brexit, par Raoul-Marc Jennar


Parlons clair. Je suis pour l’union des peuples d’Europe qui le souhaitent, mais sur un fondement totalement méprisé par l’UE : la souveraineté populaire, cette conquête historique de 1789 confirmée en 1945 par « le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ». 

Rien à voir avec cette caricature qu’est l’UE où les principes fondamentaux de la démocratie sont bafoués : pas de séparation des pouvoirs, pas de contrôle de l’Exécutif (le Conseil des Ministres de l’UE) par une assemblée parlementaire, pas de Parlement digne de ce nom, c’est-à-dire en capacité d’avancer ses propres propositions, pleinement indépendant pour adopter des normes législatives et protégé efficacement contre l’influence perverse des lobbies. 

jeudi 9 juin 2016

Contre les publicités sexistes de Bagelstein à Nantes, agissons !


L'actualité a été très récemment marquée par "l'affaire Denis Baupin", du nom de ce député accusé d'agressions et de harcèlements sexuels par 13 femmes. Le parquet de Paris a depuis ouvert une enquête, et 3 de ces femmes ont porté plainte. 

Pour annoncer l'ouverture prochaine à Nantes d'une de ses boutiques de restauration rapide, Bagelstein prête des propos fictifs à Denis Baupin. C'est une insulte envers les femmes victimes de harcèlement sexuel, et l'emploi du terme "trou" est dégradant et humiliant. 

mardi 7 juin 2016

Appel de l'intersyndicale CGT, CGT-FO, FSU, Solidaires, UNEF de Loire-Atlantique


Depuis maintenant trois mois, une mobilisation exceptionnelle a pris racine en France pour combattre le projet de loi Travail et porter l’exigence de nouveaux droits sociaux pour les salariés. Plus de 70% de la population est opposée à ce projet de loi, ainsi qu’à l’utilisation du 49-3. 

Face à la mobilisation, le gouvernement et le Medef, campés sur leurs positions dogmatiques, tentent de diviser les salariés (ils cèdent sur certaines revendications catégorielles, tentent de scinder l’intersyndicale). 

L'euro de foot comme moyen de chantage: la coupe est pleine !, par Noël Mamère


Alors que la mobilisation contre la Loi Travail ne faiblit pas, un vent de panique s’est emparé du gouvernement. Les grévistes, les « casseurs » et les inondations menaceraient l’image de la France à la veille de l’Euro de football. Ce chantage insupportable est la dernière trouvaille d’un gouvernement en capilotade. Son unique but est de faire avaler la potion amère de la loi Travail à une gauche sociale qui refuse de capituler devant les « contre-réformes » programmées pour en finir avec le modèle social français. 

Si un tel chantage peut s’exercer, c’est que le sport de compétition en général et le football en particulier, ont un poids certain dans ce qui reste de lien entre la nation et la société. La conscription ayant disparue, les services publics étant fragilisés, dans les campagnes comme dans les quartiers populaires, l’Etat étant affaibli et réduit à ses foncions régaliennes, l’histoire et la géographie n’étant plus des matières importantes dans les programmes, le sport reste presque le seul lien qui subsiste entre les Français….

lundi 6 juin 2016

Consultation Notre Dame des Landes du 26 juin : Nous avons toutes et tous une bonne raison de dire NON !


Parce que le projet de Notre Dame des Landes, vieux de plus de 50 ans, ne répond plus aux besoins de nos territoires ; 

Parce qu’aucune compagnie aérienne ne demande le transfert de l’aéroport Nantes Atlantique, primé meilleur aéroport régional européen en 2012, et parce que cet aéroport non saturé peut être optimisé et modernisé rapidement (hall et parkings) comme l’a reconnu le Ministère de l’Environnement ; 

Parce qu’un nouvel équipement ne crée pas le marché et qu’un simple transfert du sud au nord de Nantes ne créera pas 3000 emplois durables, comme annoncé par les promoteurs du projet, mais accentuera surtout le déséquilibre économique de l’agglomération nantaise ; 

samedi 4 juin 2016

Hugo Melchior, militant criminalisé, par Clémentine Autain


Jeune universitaire rennais mobilisé contre la loi travail, Hugo Melchior est "interdit de séjour" dans sa propre ville. Un exemple, parmi beaucoup d’autres, de la répression du mouvement social grâce au prévisible détournement de l’état d’urgence. 

Hugo Melchior est un militant du mouvement Ensemble-Front de gauche, ancien membre de Sud-étudiant et de la LCR, actuellement doctorant en histoire et chargé de cours à l’université de Rennes. 

vendredi 3 juin 2016

Myriam Martin, débat à Brest le 2 juin


Stop aux violences policières, stop à la criminalisation du mouvement social, par Ensemble 35


Pas un jour ne se passe sans que nous ayons à constater des violences policières. 
Ce jeudi 3 juin, à Rennes un nouveau seuil a été franchi. Des voitures de police ont délibérément foncé sur les manifestants, ouvrant leurs fenêtres pour gazer tous ceux qui passaient à leur portée puis ont poursuivi à coup de matraque celles et ceux qui leur auraient échappé. On déplore plusieurs blessés dont 3 hospitalisations. 

Ce jeudi également, devant le collège Surcouf à Saint-Malo menacé de fermeture, les forces de l’ordre sont intervenues avec violence faisant plusieurs blessés parmi les collégiens dont trois sont hospitalisés. 

jeudi 2 juin 2016

Les amalgames d'un Premier Ministre en position de faiblesse


Ces derniers jours, le Premier ministre a réussi le tour de force de multiplier en quelques minutes les provocations et les outrances : la CGT est accusée «d’encourager la violence» contre les policiers ; ceux qui contestent les «sociaux-démocrates quand ils sont au pouvoir» ou protestent contre les violences «des forces de l’ordre qui incarnent l’Etat» ne sont rien d’autres que des «ennemis de la démocratie» ; la porte-parole d’«Ensemble !», Clémentine Autain, est étiquetée «islamo-gauchiste» et jugée responsable d’alimenter «le terreau de la violence et de la radicalisation». 

Des propos envers les uns et les autres qui rappellent ceux utilisés contre le terrorisme ! 

Appel initié par la Fondation Copernic : « Ce gouvernement ne doit pas continuer »


Ce gouvernement ne doit pas continuer à faire monter les tensions dans le pays. Il est minoritaire sur son projet de loi. Et tout le monde a saisi qu’il devrait, pour le faire passer en cachette, donner l’impression de l’« amender » dans la confusion, début juillet. 

Une très large majorité de la population a parfaitement compris la loi El Khomri : pour de sombres calculs des institutions européennes en faveur des grands groupes financiers, il faudrait encore réduire les droits des salarié.e.s. 

mercredi 1 juin 2016

Jean-Luc Mélenchon : « Il est de mon devoir d’avancer sans attendre le bon vouloir de qui que ce soit »

Dimanche, Jean-Luc Mélenchon lance sa campagne pour l’élection présidentielle 2017. Refus de la primaire, présidentialisation, insoumission, divisions à gauche, programme, méthode : il explique sa démarche. 

Regards. Dimanche prochain, le 5 juin, vous lancez votre campagne présidentielle par un rassemblement place Stalingrad. En vous engageant dans ce processus, n’aggravez- vous pas la présidentialisation de la vie politique ? 

Jean-Luc Mélenchon. Je connais bien cette critique depuis l’élection du président de la République au suffrage universel en 1965. Mais je constate que cette élection s’est installée dans notre pays, qu’elle est devenue une culture collective et je crois que nous pouvons et devons l’utiliser. Quand commence un match de foot, il vaut mieux ne pas le jouer comme une partie de volley… Une campagne politique comme la présidentielle est globale et totale. Elle transforme tous ceux qui y participent. Cette idée est largement partagée quand il s’agit de la lutte sociale. Cela vaut aussi pour le combat électoral. 

Notre-Dame des oiseaux de fer (clip en hommage à Michel Tarin)


A propos de Notre-Dame-des-Landes, en réponse au PCF 44, par Thomas Lermusiaux (PCF 93)

 
Militant communiste, aiguilleur du ciel dans le civil, je suis depuis plusieurs années l'épineux dossier de Notre-Dame-des-Landes. Je n'aurais pas l'outrecuidance de me prétendre "expert" sur le sujet, mais au regard de mon expérience professionnelle, de mes quelques formations sur l'économie du transport aérien, je pense pouvoir apporter quelques éléments de réflexion au débat, débat que je souhaiterais national dans notre parti, plutôt que voir des fédérations se déchirer entre les pro et les anti...
 
Si au regard des conditions économiques, environnementales et techniques, le projet pouvait avoir un certain intérêt à la fin des années 90 avec la libéralisation totale du transport aérien et une croissance qui semblait encore sans limite, je regrette aujourd'hui que les thuriféraires du projet refusent de prendre en compte ce qui a changé depuis... Et je ne parle pas seulement des consciences. Des éléments techniques et économiques ont fondamentalement changé la donne. Ne pas en tenir compte, c'est faire preuve d'aveuglement, c'est refuser de penser dialectiquement, ce qui nous éloigne de toute pensée d'émancipation réellement communiste. 

Mépris de caste, par Noël Mamère


Décidément, rien ne nous sera épargné ! Emmanuel Macron dans son style «cool en marche », jeune premier en mode « start-up », est un adepte forcené de Guizot : Après les ouvrières « illettrées » des abattoirs Gad, après le refrain éculé sur les jeunes qui rêvent de devenir « milliardaires », voici la séquence « Rolex» du fringant ministre de l’Economie. 

En déplacement vendredi à Lunel, dans l’Hérault, il a donc insulté un chômeur en fin de formation et en lutte contre la loi EL Khomri, en lui rétorquant : « vous n’allez pas me faire peur avec votre tee-shirt. La meilleure façon de se payer un costard, c’est de travailler ».