vendredi 28 juillet 2017

Fin d’une illusion…, par Denis Sieffert (Politis.fr)

À force de répéter à longueur de colonnes que tout est nouveau dans notre paysage politique, les commentateurs avaient fini par le croire. Ils en avaient perdu de vue l’essentiel. C’est-à-dire, précisément, ce qui n’a pas changé. Car, Macron ou pas Macron, la politique est toujours affaire de répartition des richesses et de conflictualité sociale. On ne peut pas raconter longtemps des histoires aux gens que l’on appauvrit. 

Une habile communication avait fait tourner la tête de beaucoup d’habitués des plateaux de télévision. Le magicien de l’Élysée avait réussi, nous disait-on, à dépasser le clivage gauche-droite. Il devait beaucoup, il est vrai, au ralliement ventre à terre des « réputés » de gauche, issus de l’ancienne majorité. 

Mais, il n’aura pas fallu trois mois pour que l’illusion se dissipe. Et voilà : Emmanuel Macron est banalement de droite. La belle découverte ! 

jeudi 27 juillet 2017

Les ordonnances contre les conquêtes sociales, par Dominique Maréchau (Ensemble! Toulouse)

L’Assemblée Nationale vient d’examiner (on n’ose pas dire « débattre », tant le débat a été réduit à sa plus simple expression, malgré les efforts des députés LFI et GDR) le projet de loi visant à habiliter le gouvernement à réformer le Code du Travail par ordonnances. Elle l’a adopté en première lecture à la majorité relative de 270 voix contre 50 ( !). 

Il semble que pour la majorité des non spécialistes, et l’on peut mettre dans cette catégorie nombre de nouveaux élus de La République en Marche, compte tenu de leur faible présence et participation aux débats, le temps soit quelque peu suspendu et que l’accueil soit plutôt attentiste, voire bienveillant. 

Pour qui s’est penché sur le texte et sur les rares indications données par les membres du Gouvernement ou par les fuites dans la presse, cela ne peut résulter que d’un immense malentendu, savamment entretenu par une politique de communication de premier ordre. 

mardi 25 juillet 2017

Déclaration d'Ensemble! après la démission du Général de Villiers

La démission du Général de Villiers et son remplacement par le Général Lecointre au poste de Chef d’état-major des armées, résulte de la boulimie autoritaire du Président de la République, conforme à sa lecture monarchique de la Constitution de la Vème République. Cela ouvre une crise de l’institution militaire et pose les questions des missions internationales de l’armée et de la place de la France dans l’ordre impérialiste international. 

Macron a certes promis d’augmenter les moyens alloués aux armées à partir de 2018 afin, notamment, d’aboutir à un budget militaire de 2 % du PIB (suivant ainsi les recommandations de l’OTAN). Mais le différent actuel porte sur le devenir des engagements d’augmentation (non budgétés) du gouvernement précédent, dont la remise à plat entraîne une baisse de 850 millions d’euros en termes d’équipements. 

Moralisation de la vie publique ? Discours de Fabien Lachaud, député de la France Insoumise


dimanche 23 juillet 2017

Oui, Jean Luc Mélenchon, le 16 juillet 1942, la France accomplissait l’irréparable !, par Robert Hirsch

Militant à ENSEMBLE, mais aussi à France Insoumise, je considère que la déclaration de Mélenchon rejetant la responsabilité de la France dans la rafle du Vél d’Hiv est très grave : 

– sur les événements eux-mêmes, dire aujourd’hui ce que disaient de Gaulle et Mitterrand est profondément réactionnaire ; il n’y a plus maintenant que l’extrême droite (et certaines franges de la droite) pour critiquer ce qu’a affirmé Chirac en 1995 et qui est profondément juste « La France, ce jour-là, accomplissait l’irréparable » et ne voulait pas dire les Français, mais l’Etat, son administration, sa police…; refuser de reconnaître la responsabilité de la France, c’est dédouaner l’Etat bourgeois d’un de ses pires crimes ; 

mercredi 19 juillet 2017

Non l'Italie et l'Espagne ne sont pas des modèles pour sortir du chômage de masse, par Clémentine Autain

Le démantèlement du droit du travail a-t-il favorisé la lutte contre le chômage en Espagne et en Italie ? Pour avoir répondu par la négative, Clémentine Autain a été « fact-checkée » sur France Info. Elle réplique. (Regards.fr)

Le journalisme français s’est lancé dans une nouvelle pratique : s’ériger en censeur du vrai et du faux pour décrypter les déclarations politiques. Parfois très pertinents, ces « décodages » n’en restent pas moins souvent marqués du sceau de l’idéologie dominante. J’en ai ainsi fait les frais avec France Info, qui a démêlé « le vrai du faux »de mon assertion sur le bilan négatif sur le chômage des lois travail en Espagne et en Italie. Car il faut imperturbablement comprendre que les lois de détricotage du droit du travail permettent de favoriser l’emploi. Merci Macron. 

dimanche 16 juillet 2017

Mossoul et après...., par Denis Sieffert (Politis)

Daech n’est pas la cause de tout. Il se situe même nettement du côté des conséquences. On en parle trop souvent comme d’une mauvaise herbe qu’il suffirait d’arracher. 

Après dix mois d’une bataille acharnée, les forces irakiennes ont donc libéré Mossoul des jihadistes de Daech. La victoire a été symboliquement célébrée, dimanche, par la venue sur les lieux du Premier ministre, Haider Al-Abadi. 

« Victoire », « libération », on tremble en écrivant ces mots aussi tentants que fragiles. Ils ne peuvent faire oublier que la deuxième ville du pays n’est plus désormais qu’un champ de ruines, et que de nombreux rescapés de la tyrannie jihadiste ont péri sous les bombes de la coalition, ou le feu de l’armée. 

On voudrait certes pouvoir parler de libération quand on entend les récits d’effroi des survivants de ces trois années d’enfer, mais on sait aussi que les lendemains sont parfois cruels. 

lundi 10 juillet 2017

Notre-Dame-des Landes : 20 000 participants au rassemblement 2017

Pour la 17ème année consécutive, se tenait ce premier week-end de juillet le rassemblement estival des opposant-e-s à la construction d’un aéroport sur le site de Notre-Dame-des-Landes. Et une fois de plus, malgré une chaleur suffocante le samedi et un orage musclé le dimanche en fin d’après-midi, ce sont près de 20 000 personnes qui s’y sont retrouvées dans une ambiance à la fois festive et fraternelle. 

Ponctués de nombreux débats sous chapiteaux (et il fallait être courageux pour participer à ces débats tellement il faisait chaud et lourd !) et de concerts qui ont largement rassemblé le samedi soir (plus de 9000 participant-es), un peu moins le dimanche quand l’orage a salué à sa façon l’arrivé d’HK, ces deux jours ont montré l’unité et le fort ancrage populaire du mouvement. 

vendredi 7 juillet 2017

Le Plan climat de Nicolas Hulot comporte plusieurs failles majeures, par ATTAC

Le plan climat présenté ce jeudi 6 juillet par Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, ne permet pas de mettre fin aux tergiversations de l’exécutif français depuis la COP 21 : les chantiers annoncés sont nombreux mais les mesures concrètes insuffisantes. 

Il fait l’impasse sur une série de points durs : la taxe sur les transactions financières, les accords de libéralisation du commerce et de l’investissement ou encore la primeur qui doit être donnée aux engagements climatiques sur les politiques de compétitivité économique. 

La focalisation sur la neutralité carbone en 2050 ouvre la porte à des options technologiques inappropriées et dangereuses et à la généralisation d’inefficaces et défaillants marché carbone. 

Avortement, les femmes décident ! Pour le droit à l’avortement partout en Europe ! Mobilisation partout en Europe autour du 28 septembre 2017 !

En solidarité avec l’ensemble des femmes européennes, après la lutte exemplaire des femmes espagnoles en 2014, polonaises en 2016, nous exigeons que les droits des femmes, la liberté à disposer de son corps, le droit à l’avortement et à la santé soient respectés dans tous les pays européens et inscrits comme droits fondamentaux pour l’égalité en Europe. 
Aujourd’hui, le droit à l'avortement au sein de l'Europe relève de la compétence de chaque Etat. Interdit à Malte, sous hautes contraintes en Irlande, en Hongrie et en Pologne, le droit à l’avortement, même légalisé est, peut ou pourrait être remis en question par le maintien de la clause de conscience des médecins (Italie), l’absence de structures hospitalières adéquates (Grèce, Bavière), les restrictions de personnels et les suppressions des centres pratiquant l'avortement lors de restructurations hospitalières (France), et, dans tous les pays, par l’élection de gouvernements réactionnaires, conservateurs et rétrogrades. 

mercredi 5 juillet 2017

L'exigence de la vérité, par Noël Mamère

Au moment où la France s’apprête à rendre hommage à Simone Veil, l’une des figures les plus marquantes de ce court et tragique vingtième siècle, qui toute sa vie durant a œuvré sans relâche pour que les générations gardent la mémoire du génocide des Juifs d’Europe, nous ne pouvons rester taisant devant le silence accablant de la France quant à sa responsabilité dans le génocide des Tutsis au Rwanda. 

Près d’un million de personnes, hommes, femmes, enfants, exterminés en moins de cent jours pour le seul crime d’être nés Tutsis. Cinquante ans plus tôt, six millions d’hommes, de femmes et d’enfants, assassinés pour le seul crime d’être nés Juifs et Tsiganes. 

On nous avait répété « plus jamais ça », sur tous les tons, la main sur le cœur. De Primo Levi et Raul Hilberg à Simone Veil, des Klarsfeld à Benjamin Ferencz, de Robert Antelme à Sebastian Haffner, nous avons lu, entendu ces nombreux témoignages, glaçants, sur l’innommable ; nous avons compris comment un peuple a pu participer dans son immense majorité à une entreprise de destruction massive, méthodique, industrielle et de négation de l’humanité, qui définit pourtant notre condition…

lundi 3 juillet 2017

Clémentine Autain, Questions politiques le 2 juillet


"Nous avons besoin de changer de logique". Entretien avec Clémentine Autain


"Je ne participerai pas au Congrès de Versailles", par Clémentine Autain

Je ne participerai pas au Congrès de Versailles imposé ce lundi par le Président de la République. C’est une décision que nous avons prise au sein du groupe des députéEs de la France Insoumise, position également adoptée par le groupe des députés PCF (GDR). Nous ne voulons pas participer à cette mascarade visant à sacrer la toute puissance présidentielle. 

Que nous est-il proposé ? D’écouter le Président de la République sans aucun débat possible puisque Mr Macron s’en ira dès son allocution terminée. L’affaire est d’autant plus incongrue que le Premier ministre doit prononcer son discours de politique générale le lendemain même pour obtenir un vote de confiance à l’Assemblée nationale. La politesse lui est donc grillée, signe d’une concentration des pouvoirs à l’Elysée.