lundi 3 juillet 2017

"Je ne participerai pas au Congrès de Versailles", par Clémentine Autain

Je ne participerai pas au Congrès de Versailles imposé ce lundi par le Président de la République. C’est une décision que nous avons prise au sein du groupe des députéEs de la France Insoumise, position également adoptée par le groupe des députés PCF (GDR). Nous ne voulons pas participer à cette mascarade visant à sacrer la toute puissance présidentielle. 

Que nous est-il proposé ? D’écouter le Président de la République sans aucun débat possible puisque Mr Macron s’en ira dès son allocution terminée. L’affaire est d’autant plus incongrue que le Premier ministre doit prononcer son discours de politique générale le lendemain même pour obtenir un vote de confiance à l’Assemblée nationale. La politesse lui est donc grillée, signe d’une concentration des pouvoirs à l’Elysée. 


Ajoutez à cela que nous n’avons que jusqu’à lundi soir pour déposer des amendements sur le projet de loi permettant le recours aux ordonnances pour détruire le code du travail, projet dont nous avons pris connaissance aujourd’hui ! 

Ce passage en force constitue un déni de démocratie, un mépris pour le travail parlementaire. Le démarrage de ce quinquennat sera décidément marqué par un style bonapartiste. Emmanuel Macron exacerbe les travers de la Ve République alors qu’il est urgent de passer à la VIe République que nous proposons. 

Le comportement hégémonique d’En Marche s’est exprimé immédiatement, à l’occasion des différents votes pour les postes de questeurs, vice-présidents de l’Assemblée et des commissions. 

Contrairement aux habitudes républicaines de cette enceinte, l’opposition a été totalement marginalisée. La République en Marche dispose de la majorité des sièges à l’Assemblée mais l’Assemblée n’est pas à l’image de la réalité politique du pays. 

La situation est bien plus instable qu’il n’y paraît ! Raison de plus pour ne pas se soumettre.

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